Retour sur la coupe forestière au lac Lesage en 2017
La Coalition Minerve s’inquiète des méthodes des forestières
L’utilisation de grosses machines pour prélever les arbres d’un secteur de forêt met plusieurs personnes en furie. Surnommées "coupes de régénération" par les forestières, plusieurs n’y voient qu’une tournure sémantique pour "coupe à blanc". La coupe forestière au lac Lesage en 2017 laisse encore un goût amer à la Coalition Minerve.
Le Minervois Pierre Deschamps, président de l’organisme, se bat pour le respect des forêts et préconise une coupe plus harmonieuse avec un vrai souci de la sauvegarde des forêts, surtout les plus vieilles de son territoire. L’homme revient sur la coupe du lac Lesage, cette coupe dite « régénératrice ».
L’organisme battait de l’aile depuis quelque temps, mais un reportage de l’émission Enquête à Radio-Canada sur les coupes de bois a secoué M. Deschamps. Il est temps de retourner au front afin que les forestières effectuent « de belles coupes, sans utiliser les grosses machines » qui détruisent les racines des arbres.
@R:À L’info, le président souligne qu’il ne veut pas arrêter les coupes de bois. Il souhaite faire comprendre aux forestières qu’il y a d’autres façons de faire le travail, qui ont fait leurs preuves. « Je sais que d’autres compagnies n’utilisent pas de grosses machines, mais au-delà du besoin pécuniaire, ils doivent tous réfléchir à l’avenir de notre richesse forestière. »
« Les compagnies forestières ont soif de bois et le gouvernement est leur pourvoyeur. » -Pierre Deschamps, Coalition Minerve
Les médias nationaux parlent de plus en plus des coupes un peu sauvages en des endroits près de résidences ou de cours d’eau pas bien loin. La population commence à réagir, mais comme le note M. Deschamps, l’argent aveugle autant les forestières que le ministère des Forêts. « C’est certain qu’ils ont toujours une excuse pour faire des coupes, c’est bien, mais elles doivent être plus réfléchies. Elles coupent encore de gauche à droite. Pourquoi le gouvernement a-t-il peur des forestières? » s’interroge-t-il.
Pierre Deschamps est retourné voir la coupe au lac Lesage, question de mesurer l’ampleur des travaux quelques années plus tard. « Je suis allé chercher des framboises l’an dernier. Rien n’a vraiment changé. Les pousses sont souvent mangées par les chevreuils. » Il déplore aussi le grand dégagement fait par la coupe et qu’avec les changements climatiques, le soleil joue un mauvais rôle sur la croissance des arbres.
« Comme le disait Richard Radermaker dans votre journal, le ministère des Forêts doit agir en bon père de famille et voir au bien-être de nos forêts. Ce n’est pas le cas. Regardez l’actualité: le ministère préfère accommoder les forestières plutôt que protéger des aires de biodiversité ou des sites de récréation publique. »
La Coalition sera de tous les combats pour protéger les forêts, mais aussi pour sensibiliser Québec et les forestières à des coupes « plus humaines ».
« En tout cas, pour la forêt du lac Lesage, ça va prendre plus de cent ans avant qu’elle retrouve son air d’avant 2017. Imaginez tout ce qui va être bûché au Québec et même la grande région d’ici là. Ça fait peur. »
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