Mordue de mode, une ambulancière d’ici se lance en affaires

Férue de magazines de mode féminine étant jeune, Jessica est fascinée par ce monde, souvent de tous les excès. Adolescente, elle rêve de porter du designer québécois, tellement qu’elle finira par porter un tailleur pour femmes Philippe Dubuc à son bal de finissants. À 22 ans, Jessica se voyait déjà comme une « magasineuse » compulsive. Un jour, lors d’un déménagement, elle réalise qu’elle possède une quantité importante de vêtements, mais qu’il y en a aussi une quantité qu’elle ne porte plus.

« Ça me faisait mal au cœur de donner certains de ces vêtements, considérant la somme que j’avais dépensée pour les acheter. J’ai donc créé, sur un coup de tête, une page Facebook pour afficher ce que j’avais à vendre », se souvient-elle.

Des demandes arrivent évidemment de ses proches pour profiter de sa vitrine pour vendre leurs vêtements. Et c’est comme ça qu’une clientèle aujourd’hui fidèle se bâtit. Officiellement, c’est en 2014 que son site Web transactionnel, Le Dressing de Jessica, voit le jour.

Dans ses gènes

Le gène de l’entrepreneuriat n’est pas de première génération dans la famille de Jessica. « Mon arrière-grand-père était propriétaire d’entreprises, mon arrière-grand-mère avait un magasin général, mon grand-père a eu le premier concessionnaire Bombardier et Chrysler dans les Hautes-Laurentides, j’étais prédestinée il faut croire! », raconte-t-elle.

« Quand on se lance comme entrepreneure, on se sent seule au monde, mais j’ai su m’entourer d’une belle communauté au fil des ans. » – Jessica Croisetière

Jessica s’est d’ailleurs associée avec des designers québécois qui lui permettent de vendre des échantillons comme leurs fins de collection sur son site. Plus tard, elle se rendra même à des événements du milieu de la mode à Montréal pour cultiver ses contacts dans le milieu.

Écoresponsabilité

À ce que l’on appelle « fast fashion », car la mode c’est ce qui se démode, le gaspillage et la surconsommation de vêtement laissent constamment une empreinte écologique peu reluisante pour l’industrie de la mode. Jessica en est bien consciente. « Un jour, j’ai vu un reportage d’une compagnie très connue qui jetait des vêtements au lieu de les recycler », raconte-t-elle. C’est la prise de conscience instantanée. Elle décide de faire tout ce qui est possible pour détourner les vêtements de l’enfouissement. En fondant son entreprise, elle encourage la mode responsable.

L’inventaire de vêtements pour femmes et hommes, d’accessoires aux chaussures, est maintenant disponible sur Le Dressing de Jessica. Les grandes marques publiques se trouvent comme des pièces de designer en seconde main, le tout à prix abordable. « Je constate que je rends beaucoup de gens très heureux de payer des vêtements à 50%, même 60% du prix original », clame-t-elle.

« Mon rêve d’ici 3 à 5 ans serait d’avoir ma boutique physique ouverte quelques jours par semaine, car encore beaucoup de femmes aiment magasiner en personne. » -Jessica Croisetière

Aujourd’hui, Jessica fait plus attention avec sa consommation de vêtements. « J’investis plus dans des pièces durables et de qualité. Mais j’aime toujours la guenille, comme on dit », conclut-elle.