Pied de nez au pessimisme écologique dans la Vallée de la Rouge
Le Comité des citoyens de Rivière-Rouge frappe un grand coup avec Demain, Rouge La Vallée, une conférence qui se tiendra en soirée le jeudi 13 février au Centre sportif et culturel de la Vallée de la Rouge (salle Cercle de la Gaieté).
Une conférence, un livre, quatre auteurs. « Inspirés par la logique implacable du film français Demain, qui est en soi un manifeste contre le cynisme, nous avons sillonné le Québec à la recherche d’histoires inspirantes et nous en avons fait le plein », répond Diego Creimer, coauteur de l’ouvrage Demain, le Québec. Depuis sa publication en 2018, ses quatre auteurs, tous de la Fondation David Suzuki – cet organisme voué à la défense de la nature –, ont déjà donné près de 70 conférences à travers la province.
« Notre livre a contribué à réactiver ou à créer des groupes de transition écologique qui sont maintenant actifs dans plusieurs villes et villages du Québec », ajoute-t-il.
Honneur aux initiatives locales
« C’est triste de voir des gens baisser les bras. Je refuse de me concentrer sur ce qui ne fonctionne pas, et je choisis d’aller vers ce qui fonctionne », exprime avec fermeté Louise Guérin, membre du C.A. du Comité des citoyens de Rivière-Rouge lequel organise cet événement. En ce sens, Demain, Rouge La Vallée réserve une place d’honneur à la présentation au public d’initiatives locales et vertes. Une soirée qui n’aura rien de statique, promet-on, et que l’on veut sous le signe de l’action régionale.
Rose-Marie Schneeberger, conseillère au développement à la Régie intermunicipale des déchets de la Rouge (RIDR), fait partie du comité organisateur. « Elle est une ambassadrice incroyable », déclare sans ambages Mme Guérin. C’est d’ailleurs elle qui a répertorié bon nombre de ces projets locaux, plus verts et plus justes, qui seront mis de l’avant.
Et après?
« Les gens nous demandent déjà qu’est-ce qu’on fera après la conférence, alors qu’elle n’a même pas encore été présentée! », raconte Rose-Marie Schneeberger, agréablement surprise. Elle voit, tout comme Mme Guérin, d’un bon œil l’engouement suscité par la venue de cette conférence dont les billets se vendent rapidement (le quart des 200 places s’est envolé avant son annonce officielle).
« On veut que ce soit le début de quelque chose », souligne Louise Guérin. Une vision que partagent les auteurs du livre Demain, le Québec. Diego Creimer explique, au nom du collectif, qu’outre le constat simple mais percutant de la crise climatique et de l’effondrement de la biodiversité, un objectif devait être atteint: présenter toutes ces bonnes raisons de garder espoir ici même au Québec, en présentant la créativité d’ici dans la recherche de solutions.
Les auteures-conférencières pour Demain, Rouge La Vallée seront Louise Héneault-Éthier, chef de projets scientifiques, et Julie Roy, responsable de l’engagement citoyen, toutes deux à la Fondation David Suzuki.
Les billets sont en vente (5 $) chez La Bohémienne (514, rue L’Annonciation Nord) et Sensoriel (230, rue L’Annonciation Nord). Info: 438-393-2923
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Des exemples de projets verts et « inspirants » pour la région
Lors de la conférence Demain, Rouge La Vallée se sont les initiatives locales en matière d’environnement qui seront mises de l’avant. Voici quelques projets inspirants de la région, tels que proposés par le comité organisateur de l’événement. « Je trouve incroyable d’entendre dire qu’ici il ne se passe rien! », s’exclame Louise Guérin à propos du pessimisme écologique et même du cynisme ambiant. Cette membre du Comité des citoyens de Rivière-Rouge préfère, comme d’autres, la lumière au fatalisme écologique.
Maison des jeunes de Rivière-Rouge
L’été dernier, sur le site de la fête nationale du Québec à Rivière-Rouge, un seul moyen était offert aux visiteurs pour disposer de leurs déchets: se présenter au kiosque tenu par des jeunes de la municipalité. Mais attention, ces derniers ne faisaient pas tout bonnement le tri des matières résiduelles qu’on leur apportait. Non, ils invitaient plutôt les gens à le faire avec eux. C’est dans un esprit éducatif et collaboratif que cette activité a été organisée, explique Catherine Drouin, coordonnatrice de la Maison des jeunes de Rivière-Rouge.
« L’idée c’était de sensibiliser les jeunes et les adultes à cette question des déchets. » Au fur et à mesure qu’elle raconte la petite histoire de ce kiosque zéro déchet, il en ressort une grande fierté envers cette jeunesse. Elle raconte qu’à leur propre initiative, ils ont amassé des déchets sur le bord de la route afin de souligner le Jour de la Terre. « On essaie d’avoir une cohérence dans toutes nos activités », conclut-elle. Alors ne cherchez pas de bouteille d’eau en plastique pendant leur Festigloo de février, il n’y en aura tout simplement pas.
Agriculture et alimentation
Les Petits Fruits de la Rouge
Pour rejoindre Erwan Merdy en hiver, il faut l’appeler en soirée, alors qu’il n’est pas en érablière ou en boucherie. La ferme qu’il opère en saison estivale à Nominingue avec sa conjointe Anne Muth repose sur une philosophie bien simple. « On se fait plaisir avec de bons légumes d’antan », dit-il. Au fil de la conversation, les mots partage, famille et fraîcheur s’invitent. En bons permaculteurs ils n’utilisent ni engrais ni pesticides chimiques.
Leurs champs sont un écosystème, dont ils font partie, et qui fournit chaque année à quelque 70 familles locales des légumes, fruits et fines herbes. En été, leur kiosque reçoit voyageurs et voisins. Outre leur récolte, ils y vendent produits transformés – « Il y en a qui nous commandent nos gâteaux à la courgette » – et autres denrées de la région. Les Petits Fruits de la Rouge, c’est donc une microferme orientée vers la rusticité, le naturel et le local. « Ce serait génial de se réunir en minicoop, souhaite Erwan Merdy, pour le transport et même la transformation. » Les deux pieds dans son terroir, il échafaude des plans, toujours à échelle humaine.
Transition énergétique
Brian Kenney est chef de service à la direction des services techniques au CISSS des Laurentides. Si un dégât d’eau survient, c’est lui qu’on prévient. Il accepte de mettre de côté son travail quelques instants pour parler de la chaudière au mazout du Centre de services de Rivière-Rouge, changée en 2013 pour une qui utilise plutôt de la biomasse. Et pas n’importe quelle biomasse: des copeaux de bois de provenance locale. Dans la foulée d’actions diverses en matière d’économie d’énergie, cette transition a été selon lui la plus payante de toutes.
« On est fier, certain! Seigneur! La biomasse, c’est beaucoup moins cher que le mazout et c’est moins polluant. » Benoît Séguin, président de la Coop forestière qui fournit cette biomasse, souligne que ces résidus n’auraient de toute façon pas trouvé d’acheteurs, et qu’ils se seraient tout bonnement décomposés en nature. « Ils auraient dégagé des GES [gaz à effets de serre], les mêmes qu’en les brûlant. Donc on parle d’un gain environnemental si on compare au mazout », souligne-t-il. Aux dires des deux hommes, cette transition énergétique s’est accompagnée de son lot de défis techniques. Mais les avantages de ce « circuit local » sont absolument évidents.
Développement des régions
Marathon Desjardins de la Vallée de la Rouge
Plein air, développement durable, environnement et pratiques écoresponsables. Certains ne vont pas plus loin que des vœux pieux. L’organisme Plein air Haute-Rouge, lui, a choisi l’action. Le Marathon de la Vallée de la Rouge né en 2011, c’est leur projet. Depuis, des centaines de participants, dont plusieurs assoiffés du Marathon de Boston, s’élancent dans ce défi aux milles embuches. L’an dernier, plus de 750 personnes étaient inscrites. En quoi ce marathon devrait-il nous inspirer? « La gestion des déchets c’est un défi pour un événement de cette envergure », souligne Virginie Laurent, coordonnatrice.
Par exemple, juste en quantité de bouteilles d’eau distribuées puis jetées par les coureurs le long des parcours, le « zéro déchet » en prend pour son rhume! À la dernière édition, on a d’ailleurs trouvé une solution de rechange à ce problème: des bombonnes distributrices d’eau et des verres compostables. « Oui! cette année en 2020 on sera un vrai événement zéro déchet », promet Virginie Laurent, un trait de fierté dans la voix.
Et même si le coût est un peu plus élevé, les commanditaires ont accepté de relever le défi.
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