Patricia et Dany ont presque changé leurs habitudes de A à Z
Patricia Bélanger et son conjoint Dany Courtemanche travaillent tous les jours, sans effort vraiment, à mener leur vie de consommateur à ce niveau que l’on nomme « zéro déchet ». Ils n’y arriveront jamais, mais ce qu’ils accomplissent est hors de l’ordinaire.
Alors, est-ce possible d’atteindre le zéro déchet comme on entend dire un peu partout? Patricia, assise à la table de cuisine avec Dany, répond d’emblée à la question de L’info<.
« Être plus que ça, il faudrait vivre dans une grotte, honnêtement. Zéro déchet, ce n’est pas viable dans le monde d’aujourd’hui ni dans notre mode de vie au quotidien, mais on est près de ça quand même à la maison. Le 0 absolu, ça serait difficile parce qu’à la base, j’habite dans quoi? On se déplace comment? »
Il n’en faut pas plus pour cette préposée aux bénéficiaires du CISSS de Rivière-Rouge pour commenter le grand investissement dans ses valeurs, son véhicule électrique Hyundai Kona acheté il y a quelques mois. Dany de son côté avoue qu’il roule encore avec son véhicule à essence jusqu’à ce qu’il rende l’âme. Il en a besoin, puisqu’il travaille à Mont-Laurier. Le véhicule électrique n’est pas donné, mais pour Patricia, l’achat en valait la peine. En 18 mois, le véhicule s’est payé de lui-même, avec près de 150 km parcourus par jour pour son travail et son entreprise de soins de pieds.
« Autant le confort que les coûts d’entretien et d’utilisation, ça vaut la peine, dit-elle. Je ne tombais pas dans l’inconnu avant l’achat. Ma batterie c’est une 64 kWh, c’est gros et sa vie est très longue, beaucoup plus longue que l’automobile même, à moins de laisser l’auto branchée continuellement, bien sûr. Chez moi, la batterie demande 9 heures de rechargement de 0 à 100%. Ce n’est pas trop rapide pour brûler les cellules de la batterie. C’est divisé en milliers de cellules qui sont de la grosseur d’une pile AA ».
On enlève celles qui ne fonctionnent plus, explique Patricia, qui ajoute que cette batterie entretenue avec soin peut faire rouler plus d’un million de kilomètres. « Et encore là, après, elle sert encore pour d’autres trucs comme des tondeuses », souligne-t-elle.
Faire soi-même ce que doit
Puis, il y a la maison, de style standard dans ce qu’il y a de plus commun. C’est une préfabriquée dans laquelle Patricia, avant de connaître Dany, a fait beaucoup de travail de construction (non, elle n’a pas touché à l’électricité ni la plomberie). Comme exemple, citons la récupération ou le recyclage des matériaux pour construire les murs du salon, du sous-sol, le plancher et les marches, etc. Elle a fait tout ça avec des retailles de feuille de gypse, de la peinture recyclée et plus encore.
Sous les marches menant au sous-sol est dégagé un espace relativement petit, mais qui permet de mettre de nombreuses conserves maison. C’est idéal, car la température permet à Patricia et Dany de qualifier l’espace comme « une chambre semi-froide ».
Sac de guimauve
Qui dit réduire à la source dit recycler et tout ce qui rime. Patricia Bélanger et son conjoint Dany Courtemanche connaissent la chanson. Ils exposent les efforts et en chantent les bienfaits au journal.
Pour l’épicerie, le couple fait les emplettes dans des endroits bien spécifiques, celles qui vendent des produits bios, locaux si possible, et en vrac. Comme il se doit, les sacs de plastique sont proscrits, c’est pourquoi Patricia a fabriqué des sacs en tissu à partir d’un vieux rideau donné. Celui-ci a servi à faire un costume pour sa chorale mais les retailles étaient désignées pour devenir des sacs.
Qui dit manger bio, dit changement d’alimentation et d’habitudes. Patricia a fait le saut il y a quelques années vers le végétarisme et elle n’y voit que des bénéfices. Quant à Dany, il chevauche entre végan et carnivore, car l’habitude est dure à briser et comme le dit sa conjointe, c’est souvent ce qui rebute les gens: « Je ne veux qu’aider les gens à réfléchir sur leurs habitudes, les changements qu’ils peuvent faire. Je ne leur impose rien. »
« Comme toute autre chose, quand on fait bien la transition, tranquillement, on y arrive », indique Patricia, qui dans la vie de tous les jours explique tous les bienfaits d’une vie écologique et d’une santé bio sans pour autant insister, question que les autres ne se sentent pas bousculer ou agresser. Elle remarque que ce n’est pas mieux de faire bonne conscience et d’acheter bio dans des contenants de plastique.
Adieu bac noir?
Au retour de l’épicerie, il faut mettre les aliments dans des contenants pour la chambre semi-froide, tout en prenant soin d’utiliser au maximum le légume ou le fruit. Au bac brun, le minimum, car il y a toujours de quoi faire avec les « restants ». En fait, le bac noir, celui qui avalait à peu près tout il y a moins de deux ans, est complètement inutile pour le couple de Lac-Saguay. Il dort dans la cour arrière. Alors que fait-on avec les déchets non organiques ou recyclables?
« Plus besoin du bac noir à la maison. La preuve, j’ai gardé un tout petit sac de guimauve sur mon comptoir comme sac à ordure pendant 15 mois! Il n’y avait que des trucs comme des pansements adhésifs. J’ai jeté le sac dans le bac noir de mon voisin », confie Patricia.
Des choix faits
Dans la maison, Patricia et Dany ont choisi d’utiliser du tissu hygiénique au lieu du papier dans la salle de bain. Le tissu ça se lave. Aussi, d’autres choix comme se laver les dents avec le classique bicarbonate de soude, l’huile de tournesol comme crème hydratante… la liste est longue.
Côté vestimentaire, il y a aussi un point à la surconsommation. Dany aimait bien acheter des chandails de ses groupes de heavy métal préférés, mais c’est chose du passé. Un peu. Il prend aujourd’hui une longue réflexion avant l’achat. Il se contente de ce qu’il a accumulé, prenant plaisir à donner quelques chandails à ceux qui savent l’apprécier. Patricia ne rêve pas de défilé de mode et vie très bien dans ses « guenilles », comme elle dit.
Qui peut en dire autant?
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