Fouilles archéologiques à Nominingue
Durant deux semaines début juillet, une équipe d’archéologues s’est installée aux abords du Grand lac Nominingue près de l’embouchure du ruisseau Jourdain. Pourquoi là? Voyons voir.
L’an dernier, un fragment de poterie de style huron avait été trouvé sur ce terrain privé. Outre quelques trous – appelés des sondages – aucune fouille archéologique complète n’avait eu lieu.
L’assistant-archéologue Francis Lamothe explique que depuis, les propriétaires ont manifesté leur intention d’agrandir leur demeure vers l’emplacement de cette découverte. « Nous sommes en contexte de fouilles de sauvetage », dit-il. Il faut vider le site en entier, avant sa destruction.
Des poteries qui « parlent »
Ce fragment de vase de style huron raconte quelque chose. En effet, cette façon de décorer le rebord de la poterie est associée aux années 1450-1550, explique Karine Taché, archéologue en chef. Ainsi, on a un indice temporel pour l’occupation de ce site.
L’étudiant Olivier Pilette, natif de Nominingue, est agenouillé dans l’aire de fouille. Sous sa truelle, d’autres fragments du passé sont exhumés. Un nouveau morceau de poterie vient « brasser les cartes ». Cette fois, sa décoration fait référence à une période plus ancienne qui s’étend de 400 ans avant J.-C. à 1000 ans après J.-C. Le site du ruisseau Jourdain semble avoir reçu de la visite, et ce sur une longue période de temps.
« À travers le monde, la céramique est associée [par les archéologues] à l’agriculture et à la sédentarité, mais ce concept est à revoir. », souligne Mme Taché. En effet, selon leurs découvertes, les populations nomades comme celles qui ont occupé le territoire actuel de Nominingue l’utilisaient.
Un carrefour important
Nominingue se situe au carrefour de plusieurs réseaux hydrographiques. Les rivières Rouge, Petite-Nation et de la Lièvre donnent accès à d’importants bassins. Karine Taché souligne qu’on peut très bien transiter de Gatineau à Trois-Rivières, ou encore rejoindre la Baie James, par nos lacs et rivières.
Francis Lamothe a bien étudié les documents historiques qui font référence à ces voies de passage. Encore récemment, il a découvert une carte annotée qui date des années 1800 à la Bibliothèque et Archives Canada (BAC). Cette carte avait d’abord passé sous son radar, car l’auteur anglophone l’avait titrée « No. Mining. » au lieu de Nominingue!
Suite des fouilles
Après le Grand lac Nominingue, l’équipe de recherche se déplace vers le secteur des Rapides du Wabasse. Là, explique Karine Taché, on a une occupation préhistorique très dense et compacte, peut-être même un lieu de rassemblement.
« On a de plus en plus de points sur une carte qui était quasiment vide », souligne l’archéologue qui est aussi professeure au Département d’anthropologie du Queens College à New York.
Notons que ce projet de recherche vise à documenter l’occupation ancienne du territoire. L’été en cours est le cinquième consécutif pour cette équipe composée d’archéologues, d’étudiants et de bénévoles. Les Gardiens du Patrimoine Archéologique des Hautes-Laurentides, un organisme de la région, collaborent aux objectifs scientifiques et éducatifs de cette étude.
En savoir plus: www.lesgardiensarcheo.com
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