Comment Internet haute vitesse va transformer le Nord
« L’ensemble de l’intelligence planétaire se développe par interconnectivité, alors quand on n’est pas interconnecté, on est comme une cellule à part qui vit dans un ancien temps », illustre le directeur général du Centre local de développement (CLD) d’Antoine-Labelle, Frédéric Houle.
Pour le président du Comité Internet à la MRC d’Antoine-Labelle et maire de Chute-Saint-Philippe, Normand St-Amour, jusqu’au 27 novembre dernier la question dans la région n’était plus de savoir combien de personnes ne s’installeraient pas ici sans Internet haute vitesse, mais plutôt combien allaient partir.
Le déploiement de 1 900 km de fibre optique afin de desservir jusqu’à 16 478 foyers entre 2018 et 2021 aura autant d’impact sur le paysage socioéconomique des Hautes-Laurentides que la construction du chemin de fer au siècle dernier. « Internet haute vitesse, c’est un accès de communication, pense M. Houle. Les territoires se développent à cause des accès, alors c’est une grande carte dans notre jeu et il va falloir la faire valoir. »
Internet haute vitesse au fond du bois
À peine la région avait-elle reçu la nouvelle que le projet de 47 millions de dollars « Brancher Antoine-Labelle » recevait le soutien décisif des gouvernements provincial et fédéral que le premier impact concret se faisait sentir avec la naissance de la coopérative de télécommunication d’Antoine-Labelle. Chargé d’opérer le réseau qui sera construit, l’organisme comptera une quinzaine de travailleurs et représentera une masse salariale d’1 million de dollars. Ces nouveaux emplois spécialisés auront des effets démultiplicateurs sur l’économie régionale.
« En 2021, Internet est disponible dans le fond des bois au bord du lac, où t’as ton quai, ton bateau, ta petite chaise et ton hamac, mentionne M. Houle. Tu peux avoir ton ordinateur sur les genoux et être branché à Hong-Kong. Ça va rendre nos 3 800 lacs et rivières accessibles. Actuellement, il y en a 20 à 40 qui sont vraiment prisés, où il y a de la pression autour, parce qu’il y a Internet et les services. Mais là, il y a des places qui deviennent “cool” automatiquement. »
Redynamisation du territoire
Le maire St-Amour partage ce point de vue et croit que la possibilité d’effectuer du télétravail aura un impact majeur sur la revitalisation des municipalités rurales comme la sienne et l’occupation dynamique du territoire haut-laurentien. « Au lieu d’avoir la petite croissance normale de six constructions sur quatre ans, moi je prévois une hausse de constructions, mais surtout une grande hausse des résidents permanents dans tous les villages, explique-t-il. Quand Internet va être là, en-dedans de quatre ans on va augmenter d’au moins 10% le nombre de résidents permanents. »
Retour au bercail de personnes natives de la région, arrivée de nouvelles familles fuyant les grands centres urbains pour une meilleure qualité de vie en région ou d’immigrants qualifiés et / ou fortunés en quête de nouvelles opportunités ou d’investissements : entreprises, villages et écoles vont récolter les fruits du projet « Brancher Antoine-Labelle ».
Le directeur du CLD observe lui aussi qu’« Actuellement, les masses populeuses des centres ont Internet et il y a une densification de la population dans ces centres-là, parce que les gens, quand ils choisissent leur lieu de résidence, veulent un accès Internet. Voilà 25 ans, on n’aurait pas nécessairement été se construire où il n’y avait pas d’électricité. Maintenant, on ne va pas se construire où il n’y a pas Internet. Je globalise, mais les gens qui se construisent une maison aujourd’hui, c’est ça. Ceux qui n’ont pas ce réflexe-là, ce sont plus les personnes âgées qui vendent leurs maisons ».
Vers la transformation des emplois
L’arrivée d’Internet haute vitesse signifie également une accélération de l’optimisation informatique, de l’automatisation du travail et de l’inter connectivité. « Les emplois changent », prévient M. Houle, en évoquant Internet 4.0, une opportunité selon lui d’« amener la technologie au service de l’Homme ». Robots de traites dans les fermes, véhicules automatisés et interconnectés, chargeuses en forêt commandées à distance depuis les usines, gestion électronique et synchronisée des inventaires, etc., … Le directeur général du CLD multiplie les exemples pour montrer à quel point le projet « Brancher Antoine-Labelle » est porteur de changements structurels pour l’économie régionale.
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