Des communautés chrétiennes de la Rouge pourraient fermer?
Les épargnes accumulées par chacune des communautés de la paroisse Notre-Dame-de-la-Rouge (NDR) serviront à toutes les communautés, si l’on en croit deux hommes qui connaissent le dossier qui est l’aboutissement d’un décret signé il y a dix ans. Il y a des répercussions à cela, comme par la bande, des fermetures de communautés. Le prêtre Steven St-Amour répond aussi aux deux hommes.
Ce que désire la paroisse NDR n’est plus dans le secret des dieux. Le spectre de voir le “vieux gagné” d’une communauté (ancienne paroisse) servir indistinctement à l’ensemble des communautés (L’Annonciation, Labelle, La Minerve, La Macaza, Nominingue, L’Ascension et Lac Saguay), risque de faire des remous auprès des fidèles. C’est ce que soutiennent Claude de Grandpré, ancien président d’assemblée de la fabrique de la paroisse et le marguiller André Campeau aussi secrétaire-trésorier à la Fondation Saint-Ignace-de-Loyola de Nominingue.
En 2006, un décret voulant regrouper les huit paroisses de la vallée de la Rouge dans la nouvelle grande paroisse NDR stipulait que les vieux gagnés de ces communautés devaient être versés dans le compte de la grande paroisse, avec une comptabilité centralisée. «Le vieux gagné, c’est ce qui reste du bas de laine accumulé dans les décennies passées par les communautés», précise l’ancien président.
À la fabrique, l’ancien prêtre modérateur, le président et les marguillers, conscients de l’attachement profond des paroissiens à leur communauté, se sont entendus pour un accommodement interne ou les avoirs des communautés, incluant leur vieux-gagné, font l’objet de colonnes distinctes dans les écritures comptables, avec l’engagement de respecter cette répartition.
Mais, si l’on en croit les deux hommes, il apparaît maintenant que cet arrangement n’est pas recevable aux yeux de l’évêché, et que l’ensemble des vieux gagnés, totalisant environ 280 000$, forme un tout que la paroisse peut redistribuer quand le besoin se présente, à n’importe quelle autre communauté. C’est là que bât blesse, selon eux.
Une appartenance inébranlable
«Les gens ont beaucoup résisté à ça et on leur a dit, aux paroisses de la vallée de la Rouge, qu’ils avaient 10 ans pour se préparer», précise M. de Grandpré. Dix ans plus tard, c’est janvier 2017.
La fabrique a essayé en vain de convaincre l’archevêché et le prêtre modérateur Saint-Amour, mais c’est la sourde oreille. Puis, récemment, M. de Grandpré quitte son poste et le prêtre modérateur occupe maintenant son siège.
«On a expliqué que les gens sont très attachés à leur communauté. Rien à faire» de poursuivre M. Campeau. «Nos fidèles de Nominingue refusent de faire des dons si c’est pour les autres communautés ou même la paroisse. Ils donnent à la fondation. Il y en a qui refusent même d’acheter un billet de tirage de la paroisse?! Tu ne peux pas leur enlever cette appartenance, c’est en eux.»
Que doit faire la fabrique et que peut faire la population??
Une rencontre publique à laquelle participera l’évêque doit avoir lieu pour faire le point d’ici le 1er avril. M. de Grandpré souhaite quant à lui des rencontres dans chacune des communautés. «Sinon, il y a beaucoup de gens qui ne se déplaceront pas, soit à cause la distance, ou la température», ajoute M. Campeau. M. de Grandpré conclut: «Ces réunions seront très importantes, car les communautés doivent savoir que l’assurance que nous avons donnée de bonne foi quant à la préservation de leurs avoirs ne correspond pas à la vision actuelle de l’évêché.»
Des fermetures d’églises?
Les deux hommes, M. de Granpré, ancien président d’assemblée de la fabrique de la paroisse et M. Campeau, marguiller et secrétaire-trésorier à la Fondation Saint-Ignace-de-Loyola, ont eu l’automne dernier avec des collègues la «pénible tâche» de prioriser les communautés dans l’éventualité où la paroisse NDR envisagerait de procéder à des fermetures.
«Mais si on est d’accord que la fermeture d’une église est un ultime recours, alors cette demande devrait provenir de la communauté, comme ce fut le cas à Ste-Véronique» confie M. de Grandpré.
À la suite de la «pénible tâche», il ressort que quatre communautés respirent la santé: L’Annonciation, Nominingue, La Minerve et Labelle.
Que se passe-t-il avec La Macaza, L’Ascension et Lac Saguay?
«On peut considérer qu’elles sont en ballottage. Leur survie est fragilisée, elles devront faire la preuve de leur viabilité, car à partir de maintenant, leur avenir dépendra d’une décision du conseil de fabrique de la grande paroisse» de poursuivre l’ancien président, qui ajoute: «Ce sont quand même des communautés financièrement en santé. Leur vieux gagné est relativement important.»
Soulignons que l’église de Lac Saguay a été achetée par la municipalité il y a quelques années pour la somme symbolique de 1$. Tous les frais du bâtiment reviennent à la municipalité. «Dans le fond, il n’y a que les frais du service religieux et celui du prêtre à débourser» ajoute M. Campeau. «Par contre, les fidèles devront rouler pas mal pour aller à l’église voisine.»
Le prêtre répond
Le prêtre modérateur Steven St-Amour a répondu aux allégations de Claude de Grandpré et André Campeau qui croient que la centralisation des communautés de la Rouge en l’unique paroisse Notre-Dame-de-la-Rouge (NDR) n’est pas en accord avec les habitudes des fidèles. C’est pourtant ce que demande un décret vieux de dix ans. Il se prononce aussi sur la fermeture de communautés.
Tout d’abord l’homme de religion tient à mettre en perspective ce que le décret veut dire. Au 1er janvier 2007, il faut créer un vieux gagné unique et changer les paroisses en communautés chrétiennes, huit en 2007 (avant la fermeture de Sainte-Véronique) dirigées par une paroisse. Sur ce décret il est aussi écrit que les communautés pouvaient garder leur vieux gagné pendant dix ans, soit jusqu’au 1er janvier 2017.
«Mais pour le regroupement arrive à son plein potentiel, les vieux gagné doivent être déposer dans le fonds général de la nouvelle paroisse.»
À son arrivée dans la paroisse le 31 juillet, M. Stevens constate que NDR est la seule de tout le diocèse de Mont-Laurier (St-Donat à Gracefield) à ne pas suivre le décret et il entend bien le faire respecter. Plaignant que les gens sont habitués à penser qu’à leur communauté, il plaide pour un regroupement où tous travailleront ensemble et regrouperont les ressources.
«Je passe pour le trouble-fête et j’en suis pleinement conscient, mais on ne fait pas ça pour démotiver les gens. Si l’on ne s’unit pas, alors c’est la disparition des lieux de cultes dans la paroisse NDR» de confier le prêtre. «Les gens à la paroisse ne pensent qu’à leur clocher. Il faut sortir de ce concept-là. Autrefois, une église égalait une fabrique, maintenant c’est différent: la fabrique égale à sept lieux de cultes.»
Fermeture de communautés?
Pour faire suite aux propos de messieurs de Grandpré et Campeau à savoir que les communautés de La Macaza et L’Ascension sont sur la liste des communautés chrétiennes susceptibles de fermer, M. Stevens est bien clair à ce sujet, car il ne possède pas les données pour se prononcer.
Cette liste de vitalité des communautés n’est pas d’hier: c’est l’une des conclusions à la suite d’un forum tenu à Mont-Laurier pour les assemblées des fabriques. Les participants discernaient quel lieu de culte avait la plus grande vitalité d’un autre. Les recommandations ont été votées par ces participants.»
L’évêque de Mont-Laurier Paul Lortie sera en mars à l’église de L’Annonciation pour expliciter le décret. Tous sont invités.
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