Le cladocère épineux n’inspire pas confiance
Le cladocère épineux est une espèce envahissante que l'on ne veut pas dans nos cours d'eau. Et avec raison.
De la famille du zooplancton, composé d’organismes en suspension dans l’eau, sa taille est minuscule, soit d’environ 1 à 1,5 cm de longueur, dont sa queue, droite ou un peu incurvée, couverte d’épines, qui occupe plus de la moitié de sa taille. Il possède un gros oeil noir et une longue bande rouge. On peut aussi distinguer des teintes bleues, rouges, vertes ou orange sur son corps. Une poche qui contient les oeufs est aussi visible. Il peut être confoncu avec la puce d’eau en hameçon, sa queue plus longue, une espèce aussi envahissante.
Sa présence est souvent autour des lignes de pêche et les câbles de «downrigger». Sur son habitat, voici ce que l’on peut lire sur le site du Ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs: «De pre?fe?rence, les cladoce?res fre?quentent de grands lacs profonds avec des eaux frai?ches, oxyge?ne?es et oligotrophes, c’est-a?-dire pauvres en matie?re organique. Il est cependant possible de les trouver dans des conditions eutrophes qui, a? l’inverse, de?signent des plans d’eau enrichis en matie?re organique. Les cladoce?res peuvent tole?rer des variations importantes de salinite? (entre 0,04 et 8%, l’eau de mer e?tant ge?ne?ralement supe?rieure a? 3 %) et de tempe?rature de l’eau, de 5 a? 30°C. Ils se nourrissent de particules et de microorganismes herbivores en suspension dans l’eau (le phytoplancton), en se de?plac?ant dans la colonne d’eau plus en profondeur durant le jour et en migrant a? la surface de l’eau pendant la nuit.»
De provenance eurasienne
Le cladocère épineux est originaire du bassin Ponto-Carpien et aurait fait son chemin jusqu’en Amérique du Nord par l’eau du lest de transporteur eurasiens. C’est dans l’eau du lac Ontario que l’espèce a été observé pour la première fois en 1982. Depuis, elle a envahi les Grands Lacs et l’on a observé sa présence pour la première fois au Québec en août dernier dans les eaux du Haut-Richelieu.
Le cladoce?re e?pineux peut «e?tre introduit dans les me?mes plans d’eau, en plus des plans d’eau inte?rieurs, sans aucune connectivite? avec le plan d’eau infeste?, par l’interme?diaire des activite?s re?cre?atives (bateaux, chaloupes, canots, kayaks, motomarines, plongeurs) et de la pe?che (bateaux, e?quipement de pe?che, seaux d’appa?ts). Les œufs ont la capacite? de survivre dans des conditions de?favorables, et ce, me?me lorsque la femelle qui les porte est morte.»
Rien de rassurant.
Impacts de l’introduction du cladocère épineux
Aussi petit soit-il, cette espèce a la capacité de modier profondément, rapidement, son milieu, celui des zooplancton. En mode de prédation s’il vous plait. Au point où des espèces de zooplancton peuvent disparaitre d’un cours d’eau. «certaines espe?ces de poissons indige?nes, au stade adulte, peuvent se nourrir de cladoce?res e?pineux, mais les e?tudes n’ont pas encore de?montre?es les impacts possibles sur la survie et les taux de croissance et de reproduction de ces espe?ces, lorsque ces dernie?res font face a? une modification de leur die?te, essentiellement compose?e de cladoce?res e?pineux.»
Selon des observations, les e?pines sur la queue du cladoce?res e?pineux repoussent les juve?niles et autres espe?ces de poissons de petites tailles. «Ceux-ci ne se nourrissent plus ade?quatement, ce qui influence ne?gativement leur croissance, leur survie et finalement la pe?rennite? des populations de poissons indige?nes se nourrissant de zooplancton.»
Si peu de prédateurs
Étant une espèce envahissante, cette espèce n’a pas beaucoup de prédateurs, sa queue épineuse rebutant plusieurs d’entre eux. Mais il est très vorace envers les zooplanctons, s’alimentant de ces derniers. Avec le temps, il peut modifier «l’e?quilibre qui existe entre le taux de production du phytoplancton et le taux de consommation de celui-ci par les organismes zooplanctoniques herbivores. Si la diversite? et la densite? du zooplancton herbivore diminuent, il y a des risques que le taux de phytoplancton dans le plan d’eau soit plus important, et me?me en surabondance, ce qui peut favoriser la surproduction d’algues microscopiques et une eutrophisation du plan d’eau.»
Aucun moyen efficace pour combattre cette organisme est connu il ne reste qu’à mettre en premier plan la prévention. Le Ministère croit qu’il est «encore temps de prote?ger les plans d’eau inte?rieurs qui n’ont aucune connectivite? hydrographique avec le plan d’eau envahi par le cladoce?re.»
C’est donc un rappel de l’importance de nettoyer à fond tout type d’embarcation et l’équipement utilisé dans les activités nautiques et sportives, tout comme les gilets de sauvetage.
«Le potentiel reproducteur du cladoce?re lui procure un caracte?re re?ellement menac?ant comme envahisseur de nos eaux.»
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