Tarif de 25 % des États-Unis
L’ADN entend l’inquiétude des entreprises
L’ADN (Association de développement de Nominingue), qui est en quelque sorte la chambre de commerce de la municipalité, a déjà senti l’inquiétude de certaines entreprises, surtout de la construction, en amont des tarifs étatsuniens que souhaite imposer le président Donald Trump.
Gaétan Courchesne, président de l’ADN, répond à L’info quand la question sur cet irritant politique se pointe dans sa municipalité.
« Nous avons ressenti l’inquiétude de la part des entrepreneurs quand arrive le temps de faire leur soumission », avance le président.
Assurément, M. Courchesne a des retours à ce sujet, car l’ADN a un projet déjà en marche, la Place Dumas, un immeuble avec sept nouveaux logements et trois espaces commerciaux ou communautaires, qui sera bâti à l’intersection du chemin Tour-du-Lac et de la rue Sainte-Anne, près de la Caisse Desjardins. C’est un projet évalué, en mars 2024, à 2,5 M$, soutenu financièrement pour plus d’un million $ par les gouvernements du Québec et du Canada. La Municipalité de Nominingue est aussi un partenaire financier, c’est pourquoi elle y va d’une contribution équivalente à 40 % de la subvention de base de la Société d’habitation du Québec (SHQ) et consistera principalement en un crédit de taxes foncières. En mars 2024, l’ADN avait jusqu’à 18 mois pour mettre en chantier le projet suivant la lettre d’entente de la subvention.
« Eux, les entrepreneurs, sont vraiment inquiets. On a déposé l’appel d’offres en décembre, je crois, et ce n’est pas simple pour eux. À Nominingue, ce que j’entends, les entrepreneurs se demandent si l’acier va augmenter, le bois d’œuvre aussi, enfin, tout ce qui touche justement la construction et les tarifs. Et avec M. Trump, qui n’arrive jamais à se faire une idée, l’inquiétude est bien installée dans nos entreprises de construction », déplore Gaétan Courchesne.
Un impact sérieux
Comme l’on discute d’inquiétude chez les constructeurs, quand elle-t-il des citoyens et leur épicerie? Bien que l’ADN ne peut parler pour la direction de l’épicerie locale, le président ne cache pas que des échos lui parviennent et que, comme de nombreux ménages québécois, les gens regardent et analysent beaucoup devant les aliments.
De retour vers la position des entrepreneurs, M. Courchesne ajoute que l’on jongle avec les soumissions.
« Oui, car l’acier sera 25 % plus cher? Ou encore à 5 %? C’est quand même difficile pour eux de garantir leur prix. Peut-être que pour un projet résidentiel la problématique est moins importante, mais présente, mais un contrat comme pour la Place Dumas, comme probablement des contrats à Rivière-Rouge, ça aurait probablement un impact, ça peut rendre les entrepreneurs frileux. En fait, ce qui tue, ce n’est pas les tarifs, mais l’incertitude. Au moment où tu connais les tarifs, tu fais ton prix en conséquence et c’est parti. »
Aide
Le gouvernement du Québec a évidemment réagi à l’annonce des tarifs de M. Trump. Idem pour la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI) qui commentait la situation le 5 mars.
« En réaction aux tarifs douaniers imposés par les États-Unis, le gouvernement du Québec a annoncé trois programmes pour appuyer les entreprises. De plus, des mesures sont prises pour favoriser les entreprises d’ici sur les appels d’offres publics. La FCEI tient à souligner l’écoute du gouvernement du Québec envers les parties prenantes économiques et sa rapidité d’action. Ces mesures annoncées sous forme de prêts, qui seront complémentaires avec celles du fédéral, rejoignent la demande de 2 PME québécoises sur 5 », énonce-t-on dans le communiqué.
Au moment d’écrire ces lignes, le président des États-Unis avait déjà élargi l’exemption de droits de douane à certains produits canadiens.
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