Démolition du couvent de Labelle
Plusieurs intervenants réagissent
Maintenant que la décision de raser le couvent de Labelle est fortement envisagée, voici les réactions de la mairesse et le Comité des citoyens de Labelle.
La parole va d’emblée à la mairesse de Labelle, Vicki Émard, qui, somme toute, s’avère satisfaite du travail effectué par le Comité de démolition.
« Après avoir vu, comme tous les gens présents à la séance publique, le rapport de l’architecte et de l’ingénieur sur l’état du Couvent, j’en arrive à la même conclusion que celle rendue par le Comité. Ça ne me plaît pas de voir un tel édifice être détruit, mais quand divers professionnels disent que la structure et la fondation sont un risque de sécurité et que l’étude évalue à 7,5 M$ le coût minimal pour un projet de remise aux normes, sans inclure les honoraires pour les expertises, plans et devis, ça parle fort. Selon les experts consultés, le coût total pourrait atteindre 13 M$ une fois ajoutés les frais de contingence et les taxes. Il faut se rendre à l’évidence. C’est triste, aucun doute. Les membres du Comité ont pris la décision qui s’imposait. Je rappelle que cet édifice n’appartient pas à la municipalité de Labelle. Notre conseil municipal, tout comme les précédents conseils, reconnaissent l’importance du patrimoine bâti et c’est pourquoi nous mettons tout en œuvre pour préserver notre magnifique gare. Je remercie sincèrement la population de Labelle pour sa grande implication dans ce dossier, et surtout pour le respect démontré lors des échanges et discussions ».
Un comité déçu
La déception qui découle de la décision du Comité de démolition est là pour François Labelle, président du Comité des citoyens de Labelle. Il indique que le comité n’a pas cessé de faire des pieds et des mains pour la sauvegarde du bâtiment et que rien n’est terminé. L’info l’a joint au lendemain de la décision. Il indique que le comité, le sien, n’a pas cessé de faire des pieds et des mains pour la sauvegarde du bâtiment.
« Nous avions mis sur pied un comité de sauvegarde du couvent et c’est sûr que nous sommes très déçus de la décision. Pour l’instant on évalue quel genre de recours on peut avoir pour demander une révision. C’est ce que l’on attend comme détail. Il y a aura sûrement un délai de 30 jours au niveau du conseil municipal. Puis, 90 jours pour la MRC des Laurentides et possiblement après, le ministère de la Culture. Donc, nous évaluons tout avec les gens qui ont travaillé avec nous ».
Une révision par des spécialistes est nécessaire
Le Comité de sauvegarde a monté une présentation, travaillé avec Groupes de Ressources Techniques – Bâtir son quartier et Économie sociale Laurentides pour présenter un projet alternatif pour le couvent, des logements à prix abordables. Avec eux, le comité va se pencher sur les options disponibles pour la révision.
« Dès le départ, poursuit M. Labelle, nous avions demandé qu’il y ait une révision par des architectes spécialisés en patrimoine, et ça, ça n’a pas été accepté par le conseil municipal pour une question de coût. Eux sont allés avec des architectes locaux et c’est aussi ce que l’on a demandé, tout comme la Fédération histoire Québec et les organismes qui suivaient le tout. Parce que c’est sûr, les bâtiments patrimoniaux, on ne peut pas les voir de la même façon que ceux d’aujourd’hui. Donc, selon ce que l’on nous a dit, il y a des approches différentes qui doivent être considérées. Car si l’on suit la logique ici, que fait-on avec les bâtiments qui ont 400 ans? ›
Ne pas lâcher le bâton
François Labelle déplore que, jusqu’à maintenant, personne ne s’y connaisse en patrimoine. Le comité de sauvegarde s’est informé au sujet de l’évaluation patrimoniale, incluant les services d’architectes à savoir si le couvent de Labelle est le seul de ce type au Québec.
« On ne sait même pas c’est quoi. On va démolir sans vraiment en connaître la valeur réelle au niveau patrimonial. Ça nous coûtait 8 000 $, ce qui n’est pas une fortune. Mais on continue sur ce point. »
Si le lecteur visite l’application de Centris.ca, il trouvera le couvent en vente pour la somme de 615 000 plus taxes applicables. On y lit que le bâtiment est bâti en 1930 (c’est plutôt 1905) et qu’en taxes municipales il faut débourser 8 310 $ et la taxe scolaire à 387 $. L’évaluation municipale du bâtiment et du terrain est de 417 700 $.
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