« Une des pires saisons de motoneige depuis très longtemps » – Denise Grenier
La présidente de l’Association des clubs de motoneige des Hautes-Laurentides, Denise Grenier, ne cache pas que la saison 2023-2024 restera gravée dans la mémoire comme l’une des pires depuis de nombreuses années. Pertes d’argent assurées, de mauvaises conditions météo, etc., bref, une saison laminée.
« Officiellement, les 8 clubs de motoneige affiliés à notre association ont fermé leur saison il y a deux semaines », affirme Mme Grenier sur un ton monocorde qui présage de sombres nouvelles.
Et c’est justifié. Certes, il y a eu de belles semaines, quatre peut-être? C’est peu pour une saison déjà en retard sur le « calendrier » virtuel du 15 décembre à la mi-mars. Les quelques chutes de neige importantes ont étendu un tapis de belles surfaces, mais, les journées suivantes, les températures, même la nuit, dépassaient le seuil de congélation.
« Les clubs plus au nord n’ont pas nécessairement eu beaucoup de neige, comme ceux de Mont-Laurier, Notre-Dame-du-Laus, Montagne du Diable, ce qui cause des impacts économiques assez importants, notamment pour les hôteliers, les ateliers de réparations de motoneige, les restaurateurs, la location. etc. Ça n’a pas été la meilleure des saisons, avouons-le », déplore Mme Grenier.
Elle souligne que certains clubs ont quand même profité d’une saison de deux mois, mais ils se comptent sur une main. Effectivement, car l’hiver n’a pas joué le même scénario partout dans les Hautes-Laurentides.
« Pour les autres clubs, notamment ceux au sud, il était difficile d’entretenir les pistes, car il n’y avait pas un bon couvert de neige. Déjà que le tracé du parc linéaire du P’tit train du Nord a fermé plus tôt cette année ».
Les surfaceuses sont de retour au bercail et maintenant bien propres.
Ah, comme la neige a manqué
Passionnée de l’activité de motoneige depuis de nombreuses années, Denise Grenier, aussi conseillère municipale à Chute-Saint-Philippe, n’a pas souvenir frais d’une saison aussi moche.
« C’est la première fois, à ma connaissance et celles de motoneigistes, que la température fut si peu clémente pour notre activité, ça remonte tellement loin la dernière fois d’une saison si courte », déplore la présidente.
Avec les changements climatiques qui s’abattent sur tous, doit-on s’attendre à vivre ce scénario à répétition? Mme Grenier pause avant de répondre.
« C’est certain qu’il faudra revoir beaucoup de choses si les températures durant l’hiver se maintiennent comme ça. Peut-être avons-nous vécu une saison particulière et que ça ne se reproduira pas? Je ne sais pas. Par contre, je sais qu’il y aura toujours moyen d’ouvrir des sentiers, mais ça demandera beaucoup d’investissement et d’infrastructure. Que l’on parle des chemins forestiers justement. C’est sûr qu’à un moment donné, ça nous prendrait des chemins qui sont quand même exempts de roches et de souches, avec plus de neige, pour la sécurité de nos motoneigistes. Mais il faut un beau couvert de neige avant tout. Nous, c’est simple, on veut rendre les gens heureux ».
Les dépenses directes de l’activité de la motoneige dans la MRC Antoine-Labelle seraient de 80 M$ chaque année, selon Denise Grenier.
Acheter autrement son droit d’accès?
Parmi les nombreux déboires qu’occasionne une brève saison d’activités de motoneige dans les Hautes-Laurentides, l’achat du droit d’accès saisonnier en fait chanter faux.
« Pour nous, à l’association, les droits d’accès pour la saison étaient déjà vendus. Peut-être qu’il y aura un impact de ce côté l’an prochain, surtout si les motoneigistes craignent une autre saison comme celle-ci ».
Doit-on s’attendre à plus de droits d’accès à la semaine, à la fin de semaine ou au quotidien, au chapitre des ventes? Denise Grenier n’anticipe pas. Le temps le dira. « Cette année, beaucoup d’Ontariens ne sont pas venus ».
Ce n’est pas facile pour les clubs d’entretenir des sentiers, surtout si les passages sont peu fréquents. Pire encore, quand la pelle connaît un bris. Le coût des réparations s’élève et fait suer. Surtout pour les clubs qui ont de la difficulté à rejoindre les deux bouts.
« Les coûts d’entretien des sentiers, les hypothèques à payer, et quoi d’autre, tout ça, c’est très lourd pour quelques-uns de nos clubs membres », conclut Denis Grenier.
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