Une consultation publique au sujet de la gare de Mont-Laurier
Le 19 février à 19h aura lieu une consultation publique sur le dossier de la gare, à l’hôtel de Ville de Mont-Laurier. Une démolition du bâtiment est envisagée.
Alors que la démolition de la gare de Mont-Laurier semble des plus inévitable, le sujet fait grandement réagir plusieurs résidents des Hautes-Laurentides et d’ailleurs.
Une citoyenne a notamment contacté L’info de la Lièvre pour discuter des travaux de restauration qu’il y avait eu auprès de la gare à la fin des années 1990. Il s’agit d’Yvonne Brisebois, membre du comité de la gare, qui a participé aux restaurations.
Cette dernière souligne d’abord que deux groupes différents ont effectué des travaux auprès de la gare, soit en 1997, puis en 1998 avec le comité de la gare. Pour les travaux de 1998, le comité est allé chercher un montant de 125 000$ en bien et services. Yvonne Brisebois précise que lors des travaux, de nombreux éléments d’origine ont été conservés. « Quand ils disent que ce ne sont pas les matériaux originaux, ils se trompent, il y en a une bonne partie. Je le sais, j’étais là. Nous avons enlevé les planches une par une, décapé, sablé, verni et réinstallé. Il n’y a que dans l’entrepôt que le plancher était trop abimé pour être conservé ».
Cette dernière discute aussi les trous dans les fondations, soulignant qu’il n’y en avait pas à l’époque des travaux de restauration. « Quand on a eu le premier café de la gare, le MAPAQ n’aurait jamais toléré qu’on se serve du sous-sol comme garde-manger s’il y avait des trous dans la fondation ».
Rappelons que lors de la restauration, de jeunes autochtones du programme Katimavik ont prêté main forte.
La démolition n’est pas assurée
Selon le maire de Mont-Laurier, Daniel Bourdon, la rencontre du 19 février est une consultation publique. L’objectif de la rencontre est de prendre les idées des citoyens. « Les citoyens vont s’exprimer, peut-être qu’il y a des solutions auquel on ne pense pas ».
Un comité composé des membres du conseil de la Ville devra statuer à la fin de la soirée si la gare est bel et bien retirée ou non. « Il faut prendre la décision sur des faits, pas sur l’émotion. Il faut que ce soit rationnel ».
Le maire précise que le rapport de l’été 2022 recommandait de poser des gestes dans les 6 prochains mois « Ça fait déjà 1 an et demi. Les travaux réalisés par Katimavik ont probablement aidé à prolonger la vie du bâtiment pour quelques années, mais pas selon les règles de l’art ».
Daniel, Bourdon rappelle que les études qui ont été menées récemment auprès de la gare ont été réalisées par des professionnels. Il revient notamment le carnet de santé effectué par la firme C2V architecture « Nous avons fait appel à un architecte qui a enseigné 5 ans à l’Université de Montréal au niveau du patrimoine. Ce n’est pas n’importe qui. Il recommandait une démolition.
Au cas où une démolition serait l’issue lors de la rencontre du 19, le maire explique qu’une autre consultation devrait avoir lieu. Cette fois, ce serait pour déterminer ce que les citoyens souhaitent retrouver sur ce terrain.
Déception à la société d’histoire
La société d’histoire et de généalogie des Hautes-Laurentides (SHGHL) avait aussi quelques mots à partager sur le sujet. « Nous avons une déception face au fait que l’étude de valeur patrimoniale limite ses critères d’évaluation à 4 (historique, sociale, emblématique et architecturale) contre les 11 critères proposés dans la Loi sur le patrimoine culturel. De même, il nous semble que plusieurs éléments d’importances liés à l’histoire de la gare ont été abordés seulement en surface et, de ce fait, illustrent mal l’importance historique du bâtiment ».
La députée de Labelle s’exprime
Chantale Jeannotte, députée de Labelle, s’est elle aussi exprimée au sujet de la gare, en date du 15 février. « La Gare de Mont-Laurier est un emblème patrimonial important pour la population des Hautes-Laurentides, du comté de Labelle et du Québec. Par le passé, en collaborant tous ensemble, nous avons réussi à préserver la façade de l’ancienne cathédrale de Mont-Laurier. J’aimerais que cette fois-ci aussi, nous prenions le temps de regarder toutes les options pour voir ce qui peut être fait afin de protéger notre patrimoine et d’éviter une démolition. Je suis en contact étroit avec le ministre de la Culture et des Communications et son cabinet ainsi qu’avec les conseillers du cabinet de la ministre des Transports et de la Mobilité durable. Soyons tous en mode solution ».
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