Zoothérapie
Les animaux pour le bien-être des aînés des Laurentides
Il est bien connu que le manque de socialisation a des conséquences néfastes sur le quotidien des aînés, ce qui se fait souvent ressentir pendant et après la période des Fêtes. L’Info a pu s’entretenir avec 2 spécialistes habituées à intervenir avec des animaux dans différentes situations de soutien.
La co-propriétaire du Domaine Taïga à Sainte-Agathe-des-Monts et accompagnatrice animalière en thérapie assistée, Cathy Primeau et son chien Charlot se promènent dans les Résidences de personnes âgées ou à domicile pour rencontrer les personnes âgées en perte d’autonomie.
Sur le terrain elle a pu constater que plusieurs aînés des Laurentides ont grandi en nature dans des fermes ou un milieu où il avait des animaux. « Ça revient souvent lors de nos visites, les gens nous disent : « Moi j’avais un chien, Moi j’avais des chevaux, ils sont nostalgiques, ça leur manque », illustre Cathy Primeau.
Privé du lien avec la nature
Beaucoup de ces gens en perte d’autonomie se retrouvent parfois subitement incapables de prendre soin d’un animal. Une fois en résidence ou en CHSLD, ils se retrouvent ainsi coupés de ce lien avec la nature. « La déconnexion avec le vivant, c’est plus douloureux qu’on ne le pense. Quand on arrive avec nos animaux, les gens retrouvent ce lien de leur passé, avec le vivant. Les animaux nous permettent de nous ressourcer sans sortir dehors, c’est vraiment important », relate Cathy Primeau.
La travailleuse sociale Caroline Saint-Roch intervient souvent avec Cathy Primeau. Pour elle, il ne fait aucun doute que la présence de l’animal est très importante pour un grand nombre d’aînés de la région. « D’être privé de la présence des animaux, pour beaucoup de personnes, c’est comme perdre une partie d’eux-mêmes. Et par quoi, peuvent-ils remplacer ça ? », se questionne l’intervenante.
Stimuler ses capacités cognitives
Dans la thérapie assistée, l’objectif n’est pas nécessairement d’assurer une présence ou de faire de l’animation, mais plutôt de travailler des aptitudes spécifiques en fonction des besoins de la personne. « Il y a vraiment une équipe multidisciplinaire autour de la personne et on va vraiment travailler des choses différentes d’une personne à une autre », précise Cathy Primeau qui fait aussi des interventions avec Charlot auprès d’enfants et d’adultes de tous âges qui en éprouvent le besoin. « Ça peut être suite à un deuil, ou tout simplement dans moments difficiles », précise Cathy Primeau.
Selon l’accompagnatrice, un des premiers effets positifs qui survient suite à ces interventions est la stimulation de la mémoire, et ce, même chez les personnes en perte de leurs capacités cognitives. « Les gens ne vont pas nécessairement se souvenir de moi, mais ils vont se rappeler de Charlot, ils se rappellent même de son nom. Il y a un contact privilégié avec l’animal, il y a vraiment un lien fascinant qui se créer ». Selon elle, la présence d’un animal va aussi contribuer à développer la motricité fine qui s’amenuise parfois avec la maladie. « On va travailler la motricité avec des gestes simples comme donner des gâteries. Brosser l’animal. Les gens adorent ça ! »
Sans jugement
Pour la travailleuse sociale Caroline Saint-Roch, la présence de l’animal facilite grandement les interventions. « Le fait d’avoir un contact régulier avec les animaux sans avoir à s’en occuper apporte beaucoup. C’est un outil qui permet aux gens de socialiser et d’être plus en contact avec ce qu’ils ressentent », soutient-elle.
Cette facilité à ouvrir les canaux de communication s’expliquerait par le fait que les humains ont développé des mécanismes de défense envers les humains et très peu envers les animaux. Sur un plan plus subtil, la présence des animaux apporterait un réconfort qui prend naissance dans l’éveil de nos émotions primaires parfois cachées. « Ça réduit le stress et l’anxiété. Ce n’est pas l’animal qui est thérapeute, mais sa présence permet d’entrer plus facilement en contact avec la personne et ses émotions. Les animaux ne mentent pas. Ils ne jugent pas et sont souvent un miroir de ce que la personne ressent », conclut Cathy Primeau.
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