Le Forum national sur les lacs rassemble près de 300 personnes à Mont-Tremblant
Après plusieurs années d’absence, les 7 et 8 juin derniers avait lieu à Mont-Tremblant la 4e édition du Forum national sur les lacs organisé par le Conseil régional de l’environnement des Laurentides.
« Le Forum national sur les lacs 2023, sous le thème Y plonger pour mieux les comprendre, a su rassembler un nombre impressionnant de participants et participantes. Cette présence des milieux associatif, municipal, gouvernemental et scientifique montre clairement qu’il est temps de s’occuper de nos plans d’eau pour préserver ces joyaux de biodiversité, que des enjeux sont bel et bien présents partout au Québec et que les acteurs veulent des changements », indique Philippe Roy, président du Conseil régional de l’environnement des Laurentides.
Informer et se mobiliser
L’objectif de cette 4e édition était d’informer les participants sur les nouvelles connaissances, mais aussi de partager les outils et solutions qu’ont mis en place certaines municipalités pour contrer les nouvelles menaces auxquelles les lacs font face.
Pour les y aider, de nombreuses conférences d’experts et ateliers ont été présentés au cours de ces deux journées, et ce, sur des sujets aussi diversifiés que la navigation, les espèces exotiques envahissantes, le Forum d’action sur l’eau et le Plan d’action du ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP), la capacité de support des lacs, les changements climatiques, l’accès aux lacs, les technologies de restauration des lacs et bien plus.
« Au Québec, particulièrement, on a tellement de plans d’eau que longtemps, on pensait que c’était inépuisable. » – Anne Léger, directrice générale du Conseil régional de l’environnement des Laurentides.
Myriophylle à épis
« La plus grande menace, c’est le vieillissement accéléré que subissent nos plans d’eau en raison des activités humaines. À travers ça, il y a un paquet d’autres menaces qui sont assez simples à éviter comme le myriophylle à épis, par exemple », explique Anne Léger, directrice générale du Conseil régional de l’environnement des Laurentides.
Elle ajoute qu’il y aurait près de 200 lacs dans tout le Québec qui seraient affectés par cette plante aquatique exotique envahissante, dont une quarantaine dans la région des Laurentides. « Évidemment, c’est exponentiel. Plus il y a de lacs affectés, plus il y a de risques de contaminer d’autres plans d’eau », souligne-t-elle.
Des recommandations émises
Lors des ateliers finaux, chaque catégorie d’acteur devait émettre une recommandation que son groupe peut porter et qui aura un impact significatif sur la santé des lacs. Le besoin de changement est notamment ressorti de cet exercice qui a permis d’identifier là où chaque groupe peut agir, et ce, rapidement et avec les moyens dont ils disposent en ayant un fort impact.
« Les recommandations pourront être utilisées pour mobiliser le Québec vers des actions rassembleuses. Nous sommes donc confiants que cela saura faire avancer la cause des lacs qui, en dépit de leur rôle central dans le développement durable de notre société, n’obtiennent pas toute l’attention qu’ils méritent », explique Mme Léger.
Plus de 80 riverains, associations et citoyens ont uni leurs voix pour dire qu’ils devaient se mobiliser au sein d’une entité rassembleuse, qu’est la Fédération québécoise de défense des lacs et cours d’eau (FQDLC), et de miser sur la force du nombre pour augmenter leur influence politique et se faire entendre.
Près de 80 experts présents ont, quant à eux, choisi la capacité de support comme élément prioritaire pour la santé de nos lacs. Ils ont émis le souhait que les experts, selon leur champ d’expertise, documentent, informent et accompagnent les différents acteurs dans la mise en œuvre des bonnes pratiques déjà connues.
Pour ce que qui est du secteur municipal et gouvernemental, il a émis trois recommandations qui demanderont de s’unir pour défendre ces points. En effet, une soixantaine de représentants de ce groupe souhaitent que soit créé un cadre de référence pour une harmonisation de la réglementation sur le lavage des embarcations et les méthodes de lavage, de se mobiliser pour obtenir des pouvoirs en lien avec la restriction de la navigation sur les plans d’eau et de rendre obligatoire la déclaration des lacs atteints par les espèces exotiques envahissantes et le lavage des embarcations à la sortie de ces plans d’eau.
« Malheureusement, avec les changements climatiques, le fait que les plans d’eau se réchauffent, on ne connaît pas encore l’ampleur de ce qui s’en vient, mais on sait qu’il y a des espèces qui sont à nos portes, qui sont aux États-Unis, par exemple, qui pourraient monter et être capables de s’implanter dans nos lacs à cause, justement, du changement climatique qui fait que les lacs sont libres de glace plus longtemps dans l’année et qu’ils se réchauffent beaucoup plus vite », indique directrice générale du Conseil régional de l’environnement des Laurentides.
La suite ?
À la suite de cette 4e édition du Forum national sur les lacs, le CRE Laurentides s’engage à porter ces recommandations aux autorités responsables à divers niveaux et à poursuivre ses interventions en faveur de la protection de la santé des lacs auprès des instances concernées. En effet, le Conseil souligne qu’il est important que les recommandations émises lors du Forum soient concrétisées, puisqu’elles représentent la vision de personnes informées et ayant réfléchi sur le sujet durant 2 jours en plus de considérer les réalités, les enjeux et les besoins qu’ils vivent au quotidien.
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