Bières de microbrasserie
Une industrie qui a de la broue dans l’toupet
Il aura fallu moins de 5 ans pour voir naître le tiers des microbrasseries du Québec. Au total, l’industrie brassicole est passée de 200 permis à 300 en à peine 4 ans, atteignant un sommet ce printemps.
L’amateur de bières d’ici ou le vacancier qui a soif peut désormais choisir parmi une abondance de blondes, rousses, IPA, sûres et autres types de bières des quatre coins de la province. Une telle croissance vient toutefois avec des défis pour les producteurs.
Selon les estimations les plus optimistes, les bières de microbrasseries occupent actuellement autour de 13 à 15% des parts de marché de la bière au Québec. « On a encore de la place à croitre, on a de la place à grandir. La difficulté est surtout le fait que l’offre s’est multipliée extrêmement rapidement », indique Martin Parrot, président de l’Association des microbrasseries du Québec (AMBQ).
Dans les Laurentides, en date de mai 2022, on retrouvait 24 entreprises brassicoles, dont sept détenant un permis d’artisan brasseur. En comparaison, au début des années 2000 on comptait à peine une trentaine de brasseurs à travers la province.
« Oui il y a énormément de microbrasseries au Québec. Qu’il y en ait autant que ça, ce n’est pas nécessairement un problème par rapport à la population, l’enjeu est plus par rapport à la vitesse de croissance de la demande. Je pense que la microbrasserie se porte quand même très bien, même si c’est un défi pour les producteurs que ça joue un peu plus du coude pour avoir accès aux consommateurs », souligne M. Parrot, propriétaire de la microbrasserie Griendel à Québec.
Au-delà de la canette
Selon le Portrait statistique de l’industrie brassicole au Québec, publié ce printemps, on remarque un ralentissement dans la progression des nouvelles entreprises brassicoles en 2021. « Une conséquence probablement reliée aux nombreux défis reliés à la pandémie mondiale pour l’industrie brassicole », indique-t-on. Actuellement, l’AMBQ dénombre approximativement 60 microbrasseries en processus de démarrage.
Si plusieurs se sont tournées vers la canette pour rejoindre le consommateur, Martin Parrot croit que le meilleur modèle d’affaires actuellement est la multiplication des canaux de distribution, un modèle hybride qui permet à la microbrasserie de rester en santé et donne des cordes à son arc.
Toutefois, en raison du cadre législatif entourant la gestion d’une microbrasserie, qualifié de « contraignant et inutile » par l’AMBQ, ce modèle hybride est difficile à réaliser souligne M. Parrot. « Les choses qui pourraient nous faciliter la tâche c’est de plus facilement permettre à tout le monde de vendre de différentes façons les produits », souligne-t-il.
Par exemple, en fonction des permis, un brasseur ne peut présentement pas vendre de canettes à un marché public, mais peut le faire à l’épicerie. Des « bâtons dans les roues » qui nuisent aux affaires, indique-t-on.
Le fait qu’il ne soit pas permis de vendre d’alcool par la poste au Québec limite aussi les ventes des brasseurs. « C’est tout un univers du détail qui est en forte croissance auquel nous n’avons pas accès et ça nous nous freine à un moment où il y a un très grand nombre de joueurs et qu’on cherche des façons de faciliter le chemin entre notre produit et le consommateur », indique M. Parrot.
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