Référendum à Nominingue
Réponse limpide des citoyens au sujet du Manoir Sacré-Coeur
Le 15 mai, à peine 655 personnes se sont déplacées afin de s’exprimer lors du référendum tenu par Nominingue. L’exercice permettait de donner ou non le droit d’aller en règlement d’emprunt de 2 M$ pour la démolition du Manoir Sacré-Cœur.
En fait, ce sont 497 citoyens qui se sont prononcés contre l’emprunt face à 157 qui approuvaient le règlement. Pour la mairesse Francine Létourneau, « les choses sont claires ».
« On s’y attendait un peu. Mais nous devions faire l’exercice démocratique jusqu’au bout afin que ceux qui ne se sont pas exprimés dans le registre puissent le faire. Le message est assez clair à la vue de ce résultat. Je suis déçue qu’il n’y ait pas eu plus de gens qui soient venus voter », déplore-t-elle.
Voulant connaitre la raison derrière ce refus des citoyens de donner le feu vert à la Municipalité pour un règlement d’emprunt de 2 M$, Francine Létourneau souffle d’un coup: « C’est la question des coûts liés à la démolition. Purement financier. Et croyez-moi, je comprends les citoyens. J’aurais aussi à payer. Qui veut une augmentation de taxes pour toute sorte de raisons? Sûrement pas moi ».
Francine Létourneau a une pensée pour le voisinage et l’école élémentaire juste devant, qui doivent vivre au quotidien près du lugubre bâtiment. Elle croit que, dans ce dernier exercice démocratique, la réalité sociale n’était pas au rendez-vous pour bon nombre de Nomininguois. « Mais on respecte le choix de nos citoyens », affirme l’élue.
Rien de terminé
Et l’avenir du bâtiment? La réponse ne tarde pas. « Il faudra clôturer comme il se doit tout autour du bâtiment et mettre l’affichage adéquat », indique Mme Létourneau. Mais ce n’est pas tout.
Nominingue devra une fois de plus se tourner vers la justice afin d’obtenir des représentations auprès des propriétaires, avec frais d’avocat, car une facture globale doit être acquittée. Est-ce qu’en fin de compte les frais pourraient un jour frôler le 2 M$? La mairesse rétorque à L’info: « Jamais! »
« S’il ne fait rien, encore une fois, on devra demander au juge de bouger pour nous. Car nous sommes allés jusqu’au bout. C’est certain que maintenant il nous doit le 186 000$ de plans et devis pour la démolition, plus d’une trentaine de mille dollars pour des taxes impayées, les frais d’avocat, etc. Si l’on additionne à cela la clôture, on dépasse le quart de million, avec près de 300 000$ », déplore la mairesse d’un ton sec, abrasif.
« C’est navrant que les citoyens pellètent le problème à l’autre génération. C’est à nous de voir à cette démolition, chaque citoyen, moi incluse. »
– Francine Létourneau, mairesse
Bien que la population doive maintenant vivre avec le bâtiment, la Municipalité devra tout de même trouver un moyen pour le démolir. « Après avoir vu les portes se fermer auprès des ministères que l’on croyait susceptibles de nous aider financièrement dans cette démarche, on nous a dit que l’on devait impérativement faire toutes nos démarches démocratiques municipales, informer les citoyens, registraire et référendum, si besoin, des choses que nous avons menées à bout. Maintenant, il ne reste qu’à retourner auprès du ministère de la Sécurité publique et refaire notre demande. Car il est dangereux ce bâtiment. »
Qui est propriétaire?
Comme la Municipalité ne peut dévoiler le nom du propriétaire, rappelons qu’une recherche sur le Web permet de le trouver facilement, notamment au Registraire des Entreprises du Québec (REQ). Il s’agit de l’entreprise Northern Coast Inc. (aussi connue sous Côte Nordique) basée à Mirabel. Elle possède une succursale à Mont-Tremblant. Elle s’affiche au REQ comme une « société par actions ou compagnie ».
Depuis des mois, L’info attend un retour du premier actionnaire Thomas Lawrence Jones pour des questions.
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