Questions et réponses avec la députée Chantale Jeannotte
Pas facile de rallier tous les partis autour des forêts
Des organismes se lèvent pour la sauvegarde de forêts. De l’autre côté, les forestières en veulent plus pour survivre. Où se positionne la députée de Labelle Chantale Jeannotte dans ce sandwich à saveur politique?
Quel est selon vous le meilleur moyen d’entreprendre une réflexion et des changements sur la gestion de nos forêts par le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs (MFFP)?
« Permettez-moi tout d’abord de vous donner des éléments de contexte. Il existe déjà des mécanismes en place qui servent à élaborer des changements au MFFP et il ne serait pas utile de les dédoubler. […] Ce que je constate sur le terrain, c’est qu’on a souvent affaire à des gens qui ont des positions diamétralement opposées. D’une part, certains intervenants voudraient qu’on ne coupe plus aucun arbre. D’autre part, des entrepreneurs qui opèrent dans un environnement compétitif et qui font face à de nombreux défis économiques souhaiteraient un allègement de la règlementation et un accès accru à la ressource. »
« Pour l’avenir, je pense qu’il faut faciliter un dialogue qui va rapprocher les parties, favoriser la compréhension commune des enjeux et la recherche de solutions acceptables pour tous. Ici même dans les Hautes-Laurentides, il existe de très beaux projets forestiers qui s’inscrivent dans une économie circulaire où les formules proposées sont gagnant-gagnant, et je crois que c’est là-dessus qu’il faut travailler. »
La règle du MFFP entourant le respect de la bande riveraine de cours d’eau par l’industrie forestière est de 20 mètres. Coalition Minerve soutient que cette distance doit être augmentée à 100 mètres afin de protéger l’écosystème terrestre et aquatique. Quelle est votre position?
« […] Si la limite de 20 mètres peut apparaître insuffisante dans certains cas, comme un milieu de villégiature, repousser la limite à 100 mètres n’est peut-être pas absolument nécessaire dans certains endroits éloignés et peu fréquentés et où l’impact sur la faune et la population est limité. Comme députée, je vais continuer de travailler avec mon collègue le ministre des Forêts et avec les intervenants des Hautes-Laurentides pour en arriver à des terrains d’entente et à des solutions acceptables aux différentes parties. »
Deux forêts anciennes se trouvent sur le territoire de La Minerve. Une demande de constituer une aire protégée, englobant les deux forêts, n’a pas trouvé écho auprès des ministères concernés (MFFP et MELCC). Des travaux ont été autorisés pour une coupe de bois entre ces deux forêts anciennes. Quelle est votre recommandation dans ce dossier?
« Après vérification, je peux vous confirmer que les deux forêts anciennes qui se trouvent sur le territoire minervois sont protégées et que, de par leur statut, aucune intervention ne peut être effectuée au sein de ces deux forêts anciennes, car elles sont “protégées”. […] Pour ce qui est des travaux qui ont été autorisés entre les deux forêts anciennes (chantier Smith); ces coupes s’inscrivent dans le cadre d’un retour normal de la récolte, c’est-à-dire après environ 25 ans, suite aux coupes dites “partielles” qui avaient été faites en 1998. »
« Bref, ce secteur a été harmonisé en vertu des processus habituels qui incluent des discussions au sein d’un comité où plusieurs organismes et intervenants sont représentés dont: La Minerve, la MRC des Laurentides, la SÉPAQ, la Coalition La Minerve, la Réserve faunique Papineau-Labelle (SÉPAQ), la Fédération des Clubs de Motoneigistes du Québec (FCMQ), la Fédération québécoise des Clubs de Quads (FQCQ), la MRC d’Antoine-Labelle, le Service de gestion intégrée des ressources naturelles (SGIRN) et le MFFP. Il ressort de toutes ces discussions qu’il est primordial de trouver un juste équilibre entre la protection de nos forêts et son utilisation, que ce soit pour des travaux de récolte de bois, la villégiature, le récréotourisme, la production de sirop d’érable, etc. La préservation de nos forêts est une préoccupation constante pour notre gouvernement quand vient le temps de planifier des travaux forestiers. Les normes et règlements entourant la récolte forestière sont issus des connaissances scientifiques les plus à jour. »
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