COVID-19 dans les Laurentides
Le virus attaque toujours
Comme partout dans la province, les cas de COVID-19 se multiplient dans les Laurentides. Les milieux de vie des aînés sont touchés et les hôpitaux doivent passer au niveau 4 de délestage. On soutient néanmoins que la vaccination atténue les symptômes et que les patients sont moins nombreux aux soins intensifs.
Le portrait n’est par contre pas très encourageant dans la région, même si la vaccination éviterait souvent les complications. « Je ne vous cacherai pas que la situation du nombre de cas est très préoccupante dans notre région et très exigeante pour nos équipes de soins », a admis Rosemonde Landry, présidente-directrice générale du Centre intégré de santé et de services sociaux des Laurentides (CISSSLAU).
Celle-ci affirme que l’on compte 219 hospitalisations régulières dans la région et 18 patients aux soins intensifs. « Aucun hôpital n’est épargné actuellement. On a environ 700 employés absents en lien avec la COVID. Les équipes de soins font de gros efforts pour arriver à traiter l’ensemble des patients », soutient-elle.
Éclosions
De son côté, Jean-Philippe Cotton, président-directeur général adjoint au CISSSLAU, parle des éclosions dans les milieux de vie pour aînés. On dénombre 55 éclosions dont 19 à plus de 25% de gens infectés. Plus de 573 résidents sont positifs à la COVID. « La majorité sont de plus petites ressources où il y a moins de 10 résidents. On remarque cependant dans les milieux comme les RPA et CHSLD que la majorité des gens qui ont trois doses ont des symptômes moins graves que dans les premières vagues ».
Ce dernier a voulu revenir sur les transferts en CHSLD. « Je rassure tout le monde pour éviter les fausses perceptions. Il n’y a pas de transfert de cas positifs vers les CHSLD dans des chambres doubles. Avant d’être transférés dans leur milieu de vie en CHSLD, s’ils passent par l’hôpital, ils doivent être testés négatifs avant. Ces transferts sont pour des gens qui ont terminé leurs soins actifs à l’hôpital et qui n’ont plus besoin du plateau technique de l’hôpital ».
Dans les hôpitaux, on note une vingtaine d’éclosions qui génèrent une centaine de cas positifs, autant au niveau du personnel que chez les patients.
Par ailleurs, tous les hôpitaux de la région doivent passer au stade 4 de délestage et prioriser les chirurgies urgentes. « Concrètement, c’est une réduction de toutes les activités non urgentes. […] Selon les sites hospitaliers, les activités des blocs opératoires seront réduites de 30 à 50% », affirme Sylvain Pomerleau, directeur général adjoint au programme santé physique générale et spécialisée, de l’enseignement et de la recherche.
Pour l’instant, on ne prévoit pas de fermeture d’unité d’urgence dans nos établissements.
« Toutes petites les failles » pour s’infiltrer
C’est connu et les experts s’entendent toujours pour dire que le variant Omicron est « extrêmement contagieux », comme le dit M. Pomerleau. Avec la situation actuelle (manque d’accès aux tests rapides ainsi que dépistage limité), la Santé publique des Laurentides soutient avoir du mal à dresser un portrait juste de la situation épidémiologique. « C’est sûr qu’on vit une augmentation exponentielle depuis la mi-décembre. Les chiffres que nous avons du 2 au 8 janvier étaient au-delà de 5500 cas compilés par notre direction, alors qu’à la même période l’année dernière, on était autour de 1000 cas par semaine, soutient le Dr Éric Goyer, directeur de santé publique des Laurentides. Notre préoccupation est de voir si le virus a atteint un pic ou continue d’augmenter. »
En date du 4 décembre, fin de la 4e vague, on notait 21 décès dans la région touchant des personnes de 27 à 98 ans aux prises pour la plupart, avec des facteurs sous-jacents. « Depuis le début de la 5e vague, officiellement depuis le 5 décembre, on parle déjà de 6 décès déclarés chez des personnes âgées de 73 à 93 ans. Parmi elles, l’ensemble avait des conditions médicales préexistantes et une personne était non adéquatement vaccinée » ajoute le Dr Goyer.
La Santé publique vise donc à soutenir les efforts de vaccination. Du personnel a d’ailleurs été délesté à ce niveau. Elle se concentre également à soutenir les milieux de vie en éclosion.
En terminant, le CISSSLAU rapporte que 1 114 000 doses de vaccin ont été administrées à ce jour dans la région.
Par ailleurs, depuis le 11 janvier 2022, les personnes sans médecin de famille ayant besoin de soins de santé mineurs ont accès à deux cliniques sur le territoire. Ces cliniques désignées pour la clientèle sans médecin de famille sont accessibles sur rendez-vous seulement et sont situées à Boisbriand et à Saint-Jérôme. Pour connaître tous les détails, consultez le site Internet www.santelaurentides.gouv.qc.ca/soins-et-services/cliniques-designees-pour-la-clientele-sans-medecin-de-famille/. Pour prendre un rendez-vous, composez le 1-888-222-5075, option 1. Les personnes n’ayant pas de médecin de famille sont invitées à faire une demande d’inscription directement sur le site du Guichet d’accès à un médecin de famille (GAMF) au www.quebec.ca/sante/trouver-une-ressource. Par ailleurs, à la suite d’une recommandation de la Santé publique, le ministère de la Santé et des Services sociaux annonce que les personnes qui ont contracté la COVID-19 pourront obtenir la dose de rappel dès que leur maladie sera résolue, c’est-à-dire lors de la fin des symptômes.
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