Une clientèle qui veut sortir de son marasme quotidien

Publié le 1 décembre 2021 par Ronald Mc Gregor

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Ronald Mc Gregor

Journaliste - Photographe | rmcgregor@medialo.ca

Guy Duval, travailleur de rue, fait constamment les efforts nécessaires pour aider les gens en problème d’itinérance ou d’errance. À la fin du jour, il cajole des rêves pour leur venir en aide et par la bande l’aider aussi.

Guy Duval a toujours aidé les gens, dans la rue ou non. (Photo L’info du Nord – Ronald Mc Gregor)

Comment la population en général voit ta clientèle?

« Au début du projet, ces gens-là étaient mal vus. Mais je remarque qu’après un an, la population est plus sensibilisée et se montre plus respectueuse envers eux, peut-être a-t-elle établi un meilleur contact? Avec ma clientèle, il faut le dire, c’est de l’éducation ou de la rééducation. On y arrive. »

Tu es sur la rue pour ton 2ème hiver avec eux. Comment s’annonce-t-il?

« À date, je suis content. J’ai appris avec eux le terme: “pour l’instant, ça va bien”. Cette année, je suis content, car tout le monde a un toit et mange trois repas par jour. C’est certain que demain, je pourrais me trouver avec un client dans la rue, mais à date, ça va. L’an dernier, à l’époque des Fêtes, j’ai un homme de 40 ans qui a couché dehors quelques soirs à -25. Je fais tout pour que cela ne se reproduise pas cette année. Mais on n’est pas à l’abri d’une telle situation », déplore-t-il à L’info.

La clientèle est-elle bien habillée pour les rigueurs de l’hiver québécois?

« C’est grâce aux dons de la population, honnêtement. J’ai reçu des manteaux, des mitaines, des foulards, des bottes, et même d’un couple, des dizaines de bas d’hiver. »

Si la population veut faire don de linge, couvertures, vélos, peu importe, elle peut toujours joindre Guy Duval au 819 808-7217. « Je suis fier de voir que ce service est de plus en plus connu. On ne refuse pratiquement rien présentement. »

Est-il possible de venir en aide à cette clientèle par d’autres moyens, des moyens qui peuvent aussi te servir?

« Oui. Beaucoup. Entre autres, celui de tenir avec moi un registre plus détaillé de la clientèle. Question d’avoir toutes les infos sur sa santé, sa famille, etc. En cas de problème, ça nous soulage de beaucoup de travail que l’on peut mettre ailleurs et ça en règle d’autres, très vite. »

Il raconte que l’an dernier, le corps d’un des clients n’a pas été réclamé, car personne ne retrouvait sa famille ni des amis proches. « Ça n’a pas de sens. En plus, même dans une urne, on n’a pas voulu nous donner un espace pour l’inhumer… »

« Je ne dis pas que je vais régler le problème de l’errance et l’itinérance dans la Rouge du jour au lendemain. C’est pratiquement impossible, mais je crois sincèrement qu’il y a des moyens de venir en aide à cette clientèle qui souvent n’a pas demandé à être dans la rue », conclut celui qui se trouve aujourd’hui dans la rue à -35 ou 35. Pour aider les gens.

80$ par semaine

Sur le terrain, Guy Duval doit composer avec un budget de 80$ par semaine. Sans contredit, ce n’est pas beaucoup, mais il est bien dépensé. Ce montant lui permet de prendre un café avec un client ou encore acheter un truc ici et là à l’Action bénévole de la Rouge pour en dépanner un autre. Il avoue que, sans les commanditaires qu’il remercie, les choses seraient plus difficiles sur le terrain. Il apprécie les coups de main de la Ville, des services d’incendie, du CISSS des Laurentides et même de la Sûreté du Québec.

« Il arrive qu’un policier soit face à une personne en crise. On m’appelle parfois pour que je coopère avant que ça ne dégénère. Alors sur place, on entre tous les deux pour jaser avec la personne. Après quoi, on la dirige où il le faut », explique notre travailleur de rue.

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