Places en garderies dans les Laurentides
Le secteur privé devra se conformer
À la suite de l’annonce du ministre de la Famille, Mathieu Lacombe, au sujet de la création de 3366 places en garderies subventionnées dans les Laurentides, l’Association québécoise des milieux familiaux éducatifs privés s’inquiète. Elle craint que le projet de loi 1, déposé le 21 octobre dernier, pénalise les familles.
Il s’agit du projet de loi modifiant la Loi sur les services de garde éducatifs à l’enfance afin d’améliorer l’accessibilité au réseau des services de garde éducatifs à l’enfance et de compléter son développement. On peut notamment y lire: Nul ne peut, par lui-même ou par l’intermédiaire d’un tiers, offrir ou fournir des services de garde à un enfant visé au premier alinéa de l’article 2, en contrepartie d’une contribution, à moins d’être titulaire d’un permis de centre de la petite enfance ou de garderie ou d’être reconnu à titre de personne responsable d’un service de garde en milieu familial par un bureau coordonnateur de la garde en milieu familial agréé.
Pourtant, à l’heure actuelle, plusieurs services de garde privés œuvrent dans les Laurentides, sans toutefois détenir de permis d’opération. Ils doivent seulement répondre à des critères précis tels que l’absence d’antécédents judiciaires, le respect du ratio éducatrice/enfants ou avoir un cours RCR. Ceux-ci ne sont vérifiés que si une plainte est formulée à leur endroit. « Le ministre l’a déjà dit au début de son mandat, ça prend un permis pour vendre de la crème glacée au Québec. Pour nous, il est normal que ça prenne un permis pour accueillir les enfants », affirme Antoine de La Durantaye, attaché de presse du ministre de la Famille du Québec.
Sophy Forget Bélec, présidente de l’Association québécoise des milieux familiaux éducatifs privés, abonde dans le même sens pour ce point. « On s’entend sur le fond du problème avec le ministre. Ce n’est pas normal que n’importe qui puisse émettre le crédit d’impôt. »
Bureau coordonnateur, non merci?
Or, Mme Bélec soutient que pour plusieurs garderies privées, de la région comme ailleurs, être desservie par un bureau coordonnateur est un irritant, si bien qu’elles préféreraient fermer leurs portes plutôt que de devoir s’y rapporter. « Ces femmes-là (issues de milieux de gardes privées), à 54% sortent du réseau. Généralement, elles se tournent vers la garde privée. […] On tend la main au ministre en demandant d’émettre lui-même un permis. Les femmes sont prêtes à travailler avec le ministère et s’y rapporter, mais elles ne veulent pas d’un bureau coordonnateur », soutient-elle.
Mme Bélec ajoute que le problème, pour plusieurs milieux de garde privés, c’est que « les bureaux coordonnateurs ne sont pas liés entre eux. Il y en a 161 (au Québec) et les 161 gèrent ça comme ils veulent. Ce n’est pas uniforme. Il y a en a des bons, sinon il n’y aurait plus d’éducatrices, mais il y a une raison pourquoi les femmes quittent », ajoute-t-elle.
Difficile de s’adapter
Le bureau coordonnateur de la région, l’Antre-Temps, reste quant à lui prudent dans ses commentaires. « Tant que la loi n’est pas passée, elle n’est pas passée, alors on ne peut pas commenter. On attend que ça passe à l’Assemblée », affirme Julie Deschamps, directrice générale de l’Antre-Temps à Sainte-Agathe.
Toutefois, elle mentionne quand même que plusieurs milieux de garde sont « frileux » avec les bureaux coordonnateurs. « Les anciennes responsables des services de garde voient ça comme des montagnes quand il y a des changements. Elles trouvent difficile de s’adapter, même si on est là pour les soutenir et les encourager. Certaines font quand même le choix de quitter et de se réorienter. »
Mme Deschamps ajoute que les bureaux coordonnateurs effectuent trois visites dans les milieux de garde subventionnés par année. « En principe, il devrait y avoir aussi un « listing » de privés au ministère, mais le font-elles? Je n’en ai aucune idée. »
Graduelle transition
Au ministère de la Famille, on précise que le projet de loi sera appliqué de façon graduelle. « Je sais que plusieurs ne veulent pas venir dans le réseau parce qu’il y a des irritants, mais nous, justement, on est en train de réformer le milieu familial. On va couper dans la bureaucratie. Dans les faits, on va leur faciliter la vie pour qu’elles reviennent dans le réseau et dès que le projet de loi sera adopté, il y aura une période de transition de 4 ans », avance l’attaché de presse Antoine de La Durantaye.
« On va leur démontrer que ce sera plus facile de venir dans le réseau. Pour l’instant, oui, ça passe par les bureaux coordonnateurs, mais c’est un projet de loi présentement. Est-ce qu’un moment donné, ça pourra passer par le Ministère? Ce sera peut-être un amendement qui sera déposé au projet de loi. On ne peut pas s’avancer présentement là-dessus, sauf que le but est qu’au moins au Ministère, on puisse les connaître, ce qui n’est pas le cas présentement », conclut M. de La Durantaye.
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