Le Dr Luc Laurin trace un bilan de santé peu reluisant de l’hôpital

Publié le 8 septembre 2021 par Kathleen Godmer

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Kathleen Godmer

Journaliste | kgodmer@inmedias.ca

Profitant du début de la tournée laurentienne de la Coalition Santé Laurentides le 2 septembre, le Dr Luc Laurin a tracé un bilan de santé plutôt triste pour ce qui est du Centre hospitalier de Mont-Laurier, insistant sur l’importance d’actions rapides de la part du gouvernement.

Le Dr Luc Laurin a profité de la rencontre organisée par la Coalition santé Laurentides pour tracer le bilan de santé de l’Hôpital de Mont-Laurier et livrer le fond de sa pensée devant une situation qu’il juge désastreuse. (Photo L’info de la Lièvre – Kathleen Godmer)

Bien connu dans la région, Dr Luc Laurin s’est énormément impliqué et s’implique encore dans une multitude de dossiers liés au domaine de la santé localement.

Affirmant être présent à cette rencontre par passion, il a déclaré: « j’ai toujours été quelqu’un qui voulait défendre les dossiers concernant les services médicaux en région. On sait que l’hôpital de Mont-Laurier a été bâti après qu’Albiny Paquette ait donné un budget de 105 000$ pour 75 malades. Actuellement, ça fait 41 ans que je suis en pratique médicale. Je suis d’ici, je suis de cet hôpital et ce que je constate, c’est qu’il y a plusieurs choses importantes qui vont devoir être menées à terme ».

Mentionnant que l’Hôpital de Mont-Laurier est un centre névralgique desservant plusieurs communautés en plus de celle d’Antoine-Labelle, et particulièrement au niveau de l’obstétrique, il a insisté sur l’importance d’offrir soins et services de qualité.

Un triste bilan

« La situation de l’Hôpital de Mont-Laurier n’a pas de sens. Actuellement, les soins intensifs se font à l’urgence, c’est complètement irraisonnable. Actuellement, c’est tellement exigu que les personnes avec des problèmes psychiatriques cohabitent avec ceux qui essaient de se relever de problèmes cardiaques. Il n’y a qu’une surveillance aléatoire de ces patients-là et en plus, on met tout ça sur le dos de la COVID. Là, la COVID, on a zéro cas donc il va falloir passer à autre chose », a raconté le Dr Laurin.

« J’ai fait le tour de l’hôpital avec le Dr Francis Paquette et j’ai trouvé ça effrayant. J’ai été chef des soins intensifs, chef de médecine, chef d’obstétrique, jamais je n’aurai toléré la situation actuelle. » – Dr Luc Laurin

Loin d’avoir terminé son triste bilan, il a poursuivi en ajoutant: « Actuellement, pour les services spécialisés, quand on arrive à la salle d’urgence, il n’y a aucun accueil pour les gens qui ont des problèmes de santé mentale et il y en a beaucoup dans la région. (…) Actuellement, du côté de l’urgence, on reçoit, à 30 en bas de zéro, les ambulances dans la neige. Sur les étages, on se retrouve avec une absence d’unité de soins palliatifs. Le local du Dr François Dufour est complètement utilisé pour de la désinfection et l’endroit où les familles se rencontraient est devenu un ramassis de mobilier désuet. On retrouve toujours des chambres multiples quand on avait promis de les transformer en chambres individuelles. Le service de pédiatrie a complètement été abandonné, il n’y a plus de service et on transfère les enfants à Saint-Jérôme, ça n’a pas d’allure. »

Dr Laurin a souligné que « nous espérons que d’ici 2025 les choses promises seront réalisées et répondront aux besoins de la communauté en écoutant ce qu’elle a à dire. Actuellement, les consultations sont faites rapidement, décidées d’avance, font souvent fi de l’opinion des différents services médicaux, tout ça parce qu’il n’y a pas de gouvernance locale ».

En terminant, il a mentionné que s’il y avait agrandissement et mise à niveau, il souhaitait que la région ne soit pas considérée comme une société de deuxième ordre. « On veut avoir des chambres privées et des services de qualité comme il en existe ailleurs. Présentement, on baragouine pour changer les plans et couper dans les budgets. Que ça coûte 50 ou 80 millions, je crois que ça n’a pas d’importance, car on travaille à bâtir une société pour les 100 prochaines années, on ne parle donc pas d’un budget pour 5 ou 6 ans. C’est ce que je pense et c’est non négociable. »

Au moment d’aller sous presse, le Centre intégré de santé et de services sociaux des Laurentides n’avait pas encore donné suite à notre demande d’entrevue concernant la situation à l’hôpital de Mont-Laurier décrite par le Dr Laurin.

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