La location à court terme encourage-t-elle la crise du logement?
La situation préoccupante au niveau du logement dans la région, comme dans l’ensemble du Québec, défraie les manchettes depuis maintenant plusieurs mois, une réalité qui s’est aggravée avec la pandémie. Mais cette dernière a aussi favorisé un autre phénomène, celui de la location à court terme.
Le Conseil régional de développement social des Laurentides (CRDSL) a récemment réalisé un sondage sur les besoins de la population laurentienne en termes de logement. Le rapport inclut l’essor de l’hébergement touristique en résidences privées parmi les problématiques majeures.
« Il n’y a pas eu plus de construction de logements abordables depuis le début de la pandémie, l’offre n’a pas suivi la demande alors que celle-ci était déjà difficile. Et les propriétaires se sont rendu compte que le marché de la location à court terme est beaucoup plus payant, réduisant encore davantage les options locatives pour les résidents. Pour trouver l’équilibre et avoir une vitalité dans une communauté, il doit y avoir une diversité de main-d’œuvre, donc ça prend une diversité de solutions en habitation. On veut que tout le monde travaille, mais on ne fournit pas de logement aux travailleurs qui ne font pas partie de la classe élevée. Et pourtant, nous avons de l’espace pour construire ici », explique Monique Ménard, chargée de projet logement régional au CRDSL.
Le rapport de sondage a également permis de déconstruire le mythe voulant que seuls les pauvres ou les gens qui ne travaillent pas souffrent de la pénurie de logements. « La majorité, ce sont des gens de la population active qui travaillent, mais à faible ou moyen revenu. Il y a aussi beaucoup de familles monoparentales. Quand un couple avec enfants se sépare, les deux parents doivent se trouver un quatre ou un cinq et demi, ce n’est pas facile », poursuit Mme Ménard.
Des solutions possibles
Comment, dans ce cas, parvenir à concilier le développement économique nécessaire et la réponse aux besoins des résidents permanents en matière d’habitation? « Les municipalités doivent règlementer les nouveaux projets de logements pour offrir des habitations abordables en location et à l’achat, croit Mme Ménard. Il faut satisfaire toutes les entreprises du territoire qui ont besoin de main-d’œuvre, pas juste les promoteurs immobiliers. »
« Les acteurs régionaux du développement économique doivent mettre la main à la pâte et faire connaître les sources de financement qui existent. »-Monique Ménard
« Et surtout, il faut mettre en place des initiatives regroupées. Il n’y a pas de porteur de dossier pour la concertation en logement dans la région actuellement, ça ne semble pas être une priorité pour les décideurs locaux. Pourtant, la concertation des instances locales donne toujours plus de poids aux projets d’habitation », conclut la chargée de projet logement régional au CRDSL.
Des causes multiples
Selon le sondage mené par le CRDSL, au nombre des causes qui contribuent à la rareté des logements abordables, on mentionne la hausse du loyer dans les nouvelles constructions et l’absence de contrôle de celles-ci, l’inflation des coûts du logement, l’augmentation des rénovictions, les difficultés d’accès à la propriété et la surenchère causée par la migration de personnes en provenance de Montréal.
À noter que quatre des huit MRC de la grande région des Laurentides se classent parmi les dix dernières sur 98 MRC au Québec, selon l’Indice du logement locatif canadien. Ce sont les Laurentides, dans toutes les régions administratives de la province, qui ont le plus haut taux migratoire au Québec.
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