Au Grand lac Nominingue
Le projet d’étude sur le touladi maintenant en marche
L’ACPN (Association des chasseurs et pêcheurs de Nominingue) s'avoue heureuse d’annoncer que le projet d’étude sur le touladi est en action. Le but? Faire état de la situation par des preuves scientifiques. Ce projet devait voir le jour l’an dernier, mais il fut repoussé.
Bertrand Saint-Jean, président de l’ACPN, se réjouit de la reprise de l’étude. Le projet, la cueillette de données, se terminait à la fin août.
« Le sous-comité sur le projet d’étude sur le touladi a effectué son travail et une entente a été conclue avec la firme BBA dirigée par le biologiste, spécialiste de la faune aquatique, explique-t-il. Cette étape consistera à récolter des données sur les frayères potentielles du Grand lac Nominingue, par exemple, les propriétés physico-chimiques des frayères et des fosses à touladi, la quantité de périphytons, la structure physique des sites de fraies et encore plus. »
« Une deuxième étape aura lieu au mois d’octobre et consistera à visiter les sites de fraie déterminés par le travail de la firme BBA pour vérifier la présence de géniteurs. Cette étape nécessitera la présence de plongeurs professionnels. »-Bertrand Saint-Jean
Car des collaborateurs à cette corvée, il y en a plusieurs: l’association a participé au projet pour l’analyse physico-chimique du plan d’eau, la FQCP avec Héritage Faune a versé 4000$ et Nominingue a offert un soutien financier à cette caractérisation. Soulignons les autres intervenants comme le ministère de la Faune, Forêt et Parcs (MFFP) du Québec, Louise Nadon, les agents de la Faune, les pêcheurs de touladi et d’autres intervenants locaux, indique le président.
Le contexte
M. Saint-Jean se devait d’expliquer en détail les raisons qui poussent aujourd’hui l’ACPN à conduire cette étude. Il rappelle qu’à la fin des années 1980, les gestionnaires de la faune du gouvernement du Québec ont constaté que le touladi ou truite grise était surexploité dans l’ensemble du territoire libre du sud du Québec. Avec l’objectif de conserver un nombre suffisant de reproducteurs pour assurer le renouvellement naturel des populations tout en permettant une bonne qualité de pêche, le gouvernement provincial a mis en place des mesures réglementaires (par exemple: gammes de longueurs permises) dès 1989 (MDDEFP, 2014).
Au Grand lac Nominingue, ces outils réglementaires ont été combinés à des ensemencements de 23 000 jeunes touladis entre 1990 et 2000 et de 6500 touladis supplémentaires entre 2004 et 2007 (Nadon, 2018).
Au terme de l’étude et ce qui en découle, des recommandations seront tirées. « En janvier 2022, l’ACPN invitera tous les acteurs et la population à assister à cette présentation des résultats, bien entendu si la pandémie nous en donne l’occasion », conclut Bertrand Saint-Jean.
Autres espèces dans le portrait depuis des années
Des pêches expérimentales effectuées par le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs (MFFP) en 2001 et en 2017 permettent de présenter trois grands constats: la population de touladis au Grand lac Nominingue a subi un déclin important entre 2001 et 2017 (53 individus vs 7 individus dans un total de 22 filets de pêche); en 2017, la population vit un problème de recrutement, c’est-à-dire un manque de jeunes individus immatures qui contribueront à assurer un renouvellement de la population. Cela soulève l’hypothèse que la population de touladis au Grand lac Nominingue n’arrive pas à se renouveler en l’absence d’ensemencements, qui ont cessé en 2007.
Un changement majeur dans la communauté de poissons du Grand lac Nominingue est observé entre 2001 et 2017. En 2001, la communauté était dominée par le cisco de lac (57%) et par le grand corégone (19%). En 2017, elle est dominée presque également par deux espèces, soit le cisco de lac (38%) et le grand corégone (34%). La perchaude, une nouvelle espèce dans l’écosystème, arrivait ensuite. Le touladi représentait 2% des prises en 2017, comparativement à 9% en 2001. Le doré jaune, le meunier noir et l’éperlan arc-en-ciel sont également présents au Grand lac Nominingue (Nadon, 2018).
Afin de protéger la population de touladis, le MFFP a mis en place la remise à l’eau obligatoire (0 gardé) des touladis dès avril 2018 au Grand lac Nominingue. En réponse à ces trois grands constats, l’ACPN a décidé, après consultation auprès des intervenants du milieu, de mettre sur pied un projet d’étude afin de recueillir des données scientifiques sur l’état de la situation. Ce projet était prévu pour 2020, mais faute de financement, a dû être reporté à 2021.
(Source: ACPN)
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