Le bénévolat: une richesse sous-estimée par la population

Malgré la pandémie, les bénévoles répondent généralement à l’aide des organismes ou pour les habitués, c’est peut-être journalier, ils entrent « au travail », heureux de servir.

Jean-Maurice Raymond est le directeur du Comptoir d’entraide de Labelle et le président du conseil d’administration. Il répond présent à l’organisme depuis maintenant 11 ans. L’apport de la trentaine de bénévoles est sacré. Il s’avère impossible de servir la population sinon. « Dans la friperie par exemple, il n’y a que des bénévoles, par contre il faut le dire, nous avons trois employés qui reçoivent la marchandise. D’autres bénévoles sont aussi avec nous pour trier ces vêtements parce que depuis un an, on en reçoit beaucoup de gens de Tremblant et Rivière-Rouge qui nous disent que de leur côté, les organismes en débordent. »

À cela, M. Raymond ajoute que l’organisme ne peut se passer des bénévoles dédiés à la soupe pour les écoliers. Justement, des jeunes ont aussi donné du temps afin de monter les paniers de Noël. Le Comptoir joint les deux bouts grâce à des aides financières, ce qui cette année a été plus facile qu’appréhendé grâce, entre autres, à des soutiens de la députée de Labelle Chantale Jeannotte, de la Caisse Desjardins et de Centraide Hautes-Laurentides.

Besoin urgent

L’Action bénévole de la Rouge (ABR) située à Rivière-Rouge dépend fort, elle aussi, des bénévoles. Marlène Tanguay, directrice de l’organisme, le souligne. « Sans eux, l’ABR ne peut pas fonctionner. Et nous sommes toujours à la recherche de bénévoles », indique-t-elle à L’Info.

Sur les quelque 80 bénévoles qui offrent leur temps sur diverses activités dispensées par l’ABR, il y a un sérieux manque pour le transport médical et pour les rencontres auprès des ainés dans le cadre du projet Par’Ainés. La grande majorité des bénévoles sont justement des ainés et plusieurs sont craintifs face à la pandémie et attendent d’être vaccinés. « La vaccination terminée, tout devrait reprendre son cours », estime Mme Tanguay.

Malgré tout, l’année dernière n’a pas porté ombrage aux activités générales de l’ABR, souligne la directrice, indiquant que plusieurs bénévoles ont levé la main pour l’organisme, qui a 12 employés à sa charge.

Gros organismes qui peinent à recruter

On pense souvent que la difficulté de recruter des bénévoles touchent surtout les plus petits organismes, mais même Centraide et le CISSS des Laurentides vivent une telle réalité. Pour eux aussi, les bénévoles sont essentiels.

Laure Voilquin est directrice régionale de Centraide Hautes-Laurentides. Le bénévolat pour eux est aussi important que pour un petit organisme. Certes, la structure est importante, mais étonnamment, pour rejoindre tout le monde et les organismes membres, ça prend des bénévoles. La guignolée des médias est une activité bien connue du public, Centraide Hautes-Laurentides tenant celle-ci dans les MRC d’Antoine-Labelle et des Laurentides. C’est d’ailleurs une importante source de revenus. Mme Voilquin explique que l’apport des bénévoles se trouve ailleurs dans l’organisation.

« D’une manière générale, nous avons des bénévoles qui nous aident pour la campagne Centraide et d’autres qui nous soutiennent au niveau du comité d’attribution et de relation avec les organismes, le comité qui détermine les montants qui vont être attribués chaque année et qui participe à la réflexion qui entoure de façon plus globale nos investissements sociaux. »

Et au CISSS? Au palliatif?

Plusieurs l’ignorent, mais le Centre intégré de santé et des services sociaux (CISSS) des Laurentides a également des bénévoles en ses murs d’hôpitaux, notamment aux soins palliatifs. Mais ici encore, la pandémie a ralenti les accompagnements, les supports à ceux qui sont en fin de vie. Selon Nicole Blouin, agente d’information au CISSS, « nous n’avons aucun bénévole en oncologie à l’hôpital de Rivière-Rouge. La pandémie a fait en sorte que nous avons mis sur pause le bénévolat au CISSS des Laurentides depuis le mois de mars 2020, à quelques exceptions près. »

Cette décision navrante est basée sur certains éléments, partage Mme Blouin. Notamment, l’avis du Bureau de santé concernant les employés et bénévoles de plus de 70 ans: comme ils sont plus à risque selon l’INSPQ, le CISSS a décidé d’interdire à ces personnes de se présenter dans ses installations pour exercer leur travail ou leur bénévolat. « Le fait est que plus de 60 % de nos bénévoles ont plus de 70 ans », déclare l’agente d’information.

Elle rappelle également que les orientations ministérielles quant à la présence des bénévoles en CHSLD indiquent qu’il faut limiter le plus possible les visites en oncologie, vu que ces patients sont immunosupprimés.