Centre sportif: un vieux rêve en marche depuis les années 1970

L’idée de construire un aréna remonte avant l’arrivée en 1975 du directeur des loisirs Michel Bourgoin. « En 1975, un projet de règlement d’emprunt était déjà sur pied pour la construction d’un aréna qui aurait été situé juste à l’arrière de l’école Sainte-Croix. Ce projet qui n’était pas plus sérieux qu’il le faut a été battu lors d’un référendum très serré. Étant nouvellement en poste, je n’avais pas eu la chance de travailler sur l’ébauche de ce projet. Ce qu’il n’y avait pas de sérieux, c’est que l’aréna aurait été construit en zone inondable. Ce n’est qu’une dizaine d’années plus tard que j’ai réussi à convaincre le conseil municipal qui m’a donné le mandat de travailler sur le projet que l’on connaît aujourd’hui. »

Plusieurs appuis importants

Le directeur met du temps à peaufiner le grand projet et à la suite de l’ébauche de celui-ci, il doit trouver plusieurs appuis. « J’ai réussi, mais non sans difficultés, à obtenir des résolutions d’appui de toutes les municipalités de la Rouge, de la MRC et de la commission scolaire mentionnant qu’elles appuyaient le projet et que ce bâtiment se devait d’être érigé à L’Annonciation qui était au cœur de la MRC. Après avoir rassemblé tous ces appuis, j’ai continué de monter un dossier de plus en plus étoffé pour le présenter au Sommet socio-économique des Laurentides qui se tenait vers 1987 au Château Mirabel. Le dossier était en compétition avec un projet de construction d’aréna à Piedmont », a-t-il confié à L’info par voie de courriel.

C’est à ce sommet que se jouera, en coulisse, la destinée du projet. Michel Bourgoin se souvient de leur dossier plus étoffé « et mieux préparé que celui de Piedmont ». Au terme du sommet, le ministre libéral Marc-Yvan Côté annonçait publiquement la bonne nouvelle. Il n’avait plus qu’à remettre le chèque de 450 000$ en subvention pour la construction du centre à L’Annonciation. « C’est de là que nous est venue l’idée de former un comité appelé Phase II, afin de nous aider à compléter le financement de notre projet », ajoute Michel Bourgoin.

En 1987, les cartes se brassent. Le 15 septembre, une soirée d’information se tient à la salle du Carrefour (aujourd’hui les locaux du Centre L’Impact) afin d’arrêter une décision sur l’avenir du dossier du centre sportif, quoique la population ne soit pas encore séduite. Le 21 novembre, le comité élu pour faire la promotion du centre sportif (auquel s’ajoute le terme culturel) se constitue, c’est la phase I. Quatre jours plus tard, ledit comité présente à la population une résolution d’emprunt. La population, tout ouïe, embarque. Le comité de la phase II se forme et Raymond Cadieux est élu président de ce comité.

Suivent alors une conférence de presse, puis une soirée-bénéfice le 27 mai 1988 sous la présidence d’honneur de Maurice Richard, invité pour l’occasion. Cette première visite de la légende marque le coup d’envoi de la campagne de souscription. Le 27 juin, c’est la levée de terre, suivie le 10 juillet d’un tournoi de golf au profit de la phase V sous la présidence de José Charbonneau.

Le 9 janvier 1989, on annonce que la coquille du centre sportif et culturel de la vallée de la Rouge (CSCVR) est complétée à 70%. Puis, en avril, on achète de l’équipement provenant de la Baie James à la Municipalité de Sainte-Marguerite-du-Lac-Masson, où un projet d’aréna n’aboutit pas. Coût? 90 000$. Le 10 juillet suit un tournoi de golf sous la présidence d’honneur de Guy Carbonneau. On voit bien que les organisateurs ne voient que du hockey! Des billets sont en vente aussi pour le tirage d’une maison: c’est d’ailleurs Élie Laferrière qui en sera le gagnant. En décembre, le coulage de la dalle de béton et la mise en marche des compresseurs a lieu, mais auparavant, le 22 octobre, la journée portes ouvertes de l’aréna a lieu et 800 personnes se présentent.

Le grand jour arrive

Alors qu’au début de l’année 1990 les travaux se poursuivent, en mars, le centre est ouvert au public pour le patinage libre. En juillet, un autre tournoi de golf en la présence de Jean-Jacques Daigneault a lieu, suivi d’une soirée rétro avec le groupe Paradise. En août, le comité de la phase II organise sa 3e Fête champêtre. Un spectacle des BB se tient avec succès. Enfin, en octobre, c’est le début des activités sur glace: hockey, patinage artistique et ballon-balai.

Le 25 novembre 1990, c’est l’inauguration officielle. Maurice Richard est de retour pour couper le ruban, se faire photographier avec de très nombreux admirateurs, signer des autographes et patiner avec la population. La cérémonie, sous la présidence de Serge Morin, rejoint beaucoup de dignitaires et de personnalités de la région, sans oublier les bénévoles. Sont du nombre Liguori Gervais, Denis Legault, Diane et André Pilon, le député fédéral Barry Moore, le maire de L’Annonciation Jocelyn Séguin et l’ex-maire Jean-Paul Boileau, le maire de Nominingue Jean-Paul Desjardins, le hockeyeur Léo Gravel, Guy Fiset, un représentant de la brasserie Molson, Guy Renaud, qui a travaillé fort pour obtenir Maurice Richard, et bien sûr, Michel Bourgoin.

Ajoutons les nombreux prix totalisant 25 000$ qui agrémentent l’événement!