Rivière-Rouge doublera la surface de l’hôtel de ville actuel

Qu’adviendra-t-il des deux autres édifices? Le maire Denis Charette apporte quelques explications sur les besoins et le pourquoi d’un tel projet.

Le besoin d’agrandissement est apparu il y a près d’un an à la suite d’une évaluation des trois bâtiments (l’hôtel de ville actuel, l’édifice Félix-Gabriel-Marchand et l’ancien hôtel de ville du secteur Sainte-Véronique) par une firme professionnelle de l’externe. Une liste importante de réparations à effectuer pour la survie des bâtiments est alors établie, en particulier des travaux qui auraient dû être faits depuis longtemps.

« Des infiltrations d’eau dans les sous-sols, incluant les escaliers de la salle du conseil quand il y a de fortes pluies, la voûte non conforme où l’on entrepose les archives dans le secteur Sainte-Véronique, ça ne répond plus à la conservation des documents, des fissures dans les murs, les toits à réparer, la fenestration, la ventilation, tous ces travaux s’étendent souvent aux trois bâtiments. La liste est longue: 25 à 30 pages par bâtiment », énumère Denis Charette.

La Ville a décidé d’utiliser une aide financière, récemment bonifiée, d’un programme pour l’agrandissement et la rénovation de l’actuel hôtel de ville au cours des deux prochaines années. « On se demandait ce que l’on avait comme immeubles en s’attardant pour l’instant aux bâtiments administratifs. Ce programme d’aide financière, le RÉCIM [Réfection et construction des infrastructures municipales], s’adresse aux hôtels de ville et casernes », indique le maire.

Frais partagés

Sur un total de 4 M$ en travaux, la Ville touche 70% en subvention du RÉCIM, incluant 5% pour son option d’agrandir en utilisant comme matière première le bois, une source régionale, indique M. Charette. Dans cette subvention s’inscrivent les frais professionnels (architecte ou autres), comme celle d’un archéologue, une obligation gouvernementale à la suite des mésaventures à Québec et Montréal il n’y a pas si longtemps. Les travaux pourraient être affectés s’il y a des traces de civilisations sur le chantier.

Le 30% à couvrir par la Ville pour les charges restantes relève d’un règlement d’emprunt à la hauteur d’environ 1,3 M$ remboursable sur 25 ans.

Rivière-Rouge doit prendre des décisions

Pourquoi Rivière-Rouge ne pense-t-elle pas réutiliser les autres bâtiments administratifs? Qu’adviendra-t-il de ces infrastructures et des services qui s’y trouvent notamment la bibliothèque du secteur Sainte-Véronique?

« On a regardé de près le taux d’occupation, l’année de construction, l’utilisation que l’on en fait et les coûts de mise à niveau des bâtiments », indique le maire Denis Charette. « Nous avons soumis au ministère une demande sur trois critères: l’économie d’échelle (lumières DEL, fenestrations, isolation, etc.), d’opération et le besoin actuel de nos employés de bureau. Il n’était pas question d’attendre 15 ou 25 ans. Il y a une urgence dans les travaux et la subvention est là », dit-il.

La structure de l’actuel hôtel de ville, autrefois l’école Saint-André, aura bientôt 85 ans. Le bâtiment de Sainte-Véronique ne donne pas sa place et l’édifice Félix-Gabriel-Marchand est encore plus vieux. Ce sont d’anciens bâtiments qui font craindre la présence de matériaux dangereux entre les murs. Comme exemple, le maire cite l’amiante, une matière très onéreuse à retirer. C’est pourquoi il fallait arrêter un choix.

La Ville avait deux options: faire des travaux de mise à niveau ou optimiser un seul bâtiment qui regroupe tous les services, sauf la bibliothèque de L’Annonciation et celle du secteur Sainte-Véronique qui sera relocalisée dans la municipalité à une date ultérieure. C’est dire l’état du bâtiment dans lequel elle se trouve.

Des services déplacés

Les constructions de Sainte-Véronique et l’édifice Félix-Gabriel-Marchand, propriétés de la Ville, seront mis à la disposition d’organismes, bien que la maire signifie qu’il est trop tôt pour s’avancer à ce sujet. Les services offerts à Félix-Gabriel-Marchand seront presque tous relocalisés dans la section de l’agrandissement de l’hôtel de ville. M. Charette mentionne que pour maintenir la Cour municipale dans la Rouge (au lieu de Mont-Laurier), il faut un bureau où la clientèle se sent à l’aise dans son intimité avec les représentants de la Cour. Les actuels services déjà en place à l’hôtel de ville seront disposés sur des aires ouvertes.

Puisque l’agrandissement se fait par l’arrière (le bâtiment sera un peu plus large), la petite maison blanche sera démolie ou déplacée si elle est vendue à un particulier. La nouvelle structure ne s’arrête pas bien loin de la clôture du jardin communautaire, qui lui ne bougera pas.

Accessible à tous les citoyens

L’entrée principale sera dorénavant située à l’arrière dans cette aile (qui comportera un ascenseur) qui sera adaptée pour les personnes à mobilité réduite, ce qui n’est pas le cas dans aucun des trois bâtiments actuels.

Dans l’actuel hôtel de ville, des travaux importants de plomberie, d’électricité, de téléphonie, de système de ventilation, etc., sont dus. « Pour être en 2020, on estime ces travaux à 700 000$ », rajoute M. Charette.

Le projet sera-t-il présenté au public? Le maire y tient, mais pour l’instant la pandémie est un obstacle majeur. Si trop de gens y assistent, le risque de contagion est là et l’élu ne veut pas courir ce risque. « Nous essayons de trouver une solution. »

Est-ce que ce projet pourrait être contesté par la population par exemple, via un registre? « Si le projet était une dépense de 50% et plus du coût du projet, oui. Mais ce n’est pas le cas. »