Mort de Chantal Bozec en 2015
Pascal Varennes témoigne à son procès
Texte de Gilles C. Poirier /// Accusé du meurtre de sa conjointe Chantal Bozec survenu le 24 décembre 2015, Pascal Varennes, 41 ans, de Nominingue, a témoigné lors de son procès.
L’avocat de la défense a choisi comme stratégie de ne faire entendre qu’un seul témoin, soit l’accusé lui-même.
Dans un premier temps, l’avocate aux Poursuites criminelles et pénales (DPCP) a informé l’avocat de la défense de son intention de ne pas déposer en preuve la déclaration de l’accusé lors de son interrogatoire le lendemain de son arrestation, la jugeant disculpatoire.
Selon une décision de la Cour suprême (R. c. Stirling), les déclarations antérieures disculpatoires sont généralement inadmissibles, n’ont pas de force probante et sont intéressées.
L’avocat de la défense a répliqué et a déposé une requête pour que la déclaration soit déposée en preuve. La Cour d’appel de l’Ontario (dans les arrêts R. c. Edgar et R. c. Liard) a revisité cette règle. Ces déclarations peuvent être admises à titre d’exception.
La juge Mandeville a ordonné la projection de l’interrogatoire et a, par la suite, accueilli la requête sans toutefois noter que dans la déclaration de l’accusé, il y a des informations incriminantes et d’autres disculpatoires.
L’enregistrement vidéo de l’interrogatoire de Pascal Varennes, qui a eu lieu le 25 décembre 2015 dans les locaux de la Sûreté du Québec (SQ), a été projeté sur les écrans de la salle de cour.
Lors de cet interrogatoire de près de quatre heures, Pascal Varennes a de la difficulté à répondre aux questions. L’enquêteur doit poser souvent la même question et les réponses sont à peine audibles. L’interrogatoire est ponctué de nombreux silences.
Témoignage de Pascal Varennes
Par la suite, devant le tribunal, Pascal Varennes a témoigné et a été contre-interrogé par la procureure du DPCP.
On apprendra lors de son témoignage qu’après sa journée de travail le 23 décembre 2015, il est retourné chez lui vers 17h et a consommé de quatre à six bières. Dans la soirée il s’est rendu au bar le Bistro de Nominingue, où sa conjointe l’a rejoint. Ils ont consommé des boissons alcoolisées et de la cocaïne. Ils sont revenus à la maison vers 3h30 le matin du 24 décembre 2015 avec des amis et ont continué à consommer. Sentant une tension dans le couple, les amis ont décidé de partir vers 5h30. C’est Chantal Bozec qui est allée les reconduire.
À son retour, l’accusé dormait, accoudé à la table de cuisine. Il a soutenu l’avoir entendue « bardasser », se fâcher et a senti qu’elle le secouait afin qu’il se réveille. Il a affirmé ne pas se souvenir très bien des reproches qu’elle lui adressait. Selon lui, le fait qu’il ne réponde pas aux insultes qu’elle aurait proférées à son encontre a augmenté sa frustration et elle l’aurait frappé au visage.
Il s’est alors rendu dans la chambre à coucher pour récupérer son pistolet caché sous le matelas. Interrogé par la procureure du DPCP, il a répondu ne pas se souvenir si l’arme était chargée. Il ne se souvient pas non plus de l’heure à ce moment, mais se rappelle qu’il faisait sombre. Le 24 décembre 2015 à Nominingue, le jour s’est levé à 7h42.
Pascal Varennes est revenu dans le salon où se trouvait Chantal Bozec, a pointé son revolver dans sa direction et deux coups de feu ont été tirés. La victime a été atteinte de deux balles à la tête. L’accusé dira qu’il n’avait pas l’intention de la tuer, qu’il visait le mur derrière elle, qu’il voulait lui faire peur, la saisir pour qu’elle arrête de crier.
Il a recouvert la tête de sa conjointe assise sur le sofa du salon et n’a appelé le 911 que plusieurs heures plus tard, soit à 15h51, en disant « Je viens de tuer ma femme, je n’ai pas fait exprès ». Un policier est arrivé sur les lieux cinq minutes après l’appel. Pascal Varennes a été mis en état d’arrestation et conduit au poste de la SQ.
Les plaidoiries
Les avocats de la défense et de la poursuite ont, à tour de rôle, défendu leurs positions et tenté de convaincre la juge Mandeville.
L’avocat de la défense a défendu la thèse de l’homicide involontaire. Quant à l’avocate de la poursuite, elle devait prouver hors de tout doute raisonnable que l’accusé est coupable de meurtre au deuxième degré.
La juge Catherine Mandeville prend en délibéré la preuve déposée lors du procès et les arguments des deux parties avant de rendre sa décision.
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L’arme du crime
La victime a été tuée avec un pistolet MAB modèle C de calibre 7,65 mm, de fabrication française. La Manufacture d’armes de Bayonne en France, selon l’expert en balistique, a fabriqué le modèle C de 1933 à 1967, sans toutefois être en mesure de préciser l’année de fabrication.
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