Prévention des noyades
Quand le télétravail augmente le risque de noyades des enfants
Un récent sondage indique que près de la moitié des parents qui ont une piscine à la maison allieront cet été télétravail et supervision des jeunes baigneurs. Un tel scénario augmente les risques de noyade chez les enfants.
Un moment d’inattention, et c’est trop tard. Une noyade peut se produire en 15 ou 20 secondes à peine. Et elle est le plus souvent silencieuse. La Société de sauvetage du Québec souligne que cette année la pandémie vous a préparé un très mauvais cocktail à base d’ingrédients incompatibles: piscine, enfants et télétravail. Le genre de rafraîchissement qui ne pardonne pas.
Cet été, parmi les Québécois qui possèdent ou prévoient acheter une piscine, près de 45% disent qu’ils superviseront la baignade de leurs enfants eux-mêmes pendant qu’ils sont en télétravail. On parle donc de près de la moitié de ces parents qui partageront leur attention entre écran et jeunes baigneurs. C’est ce que révèle un récent sondage de la compagnie d’assurance Allstate Canada, réalisé dans le cadre de la Semaine de la prévention de la noyade qui se déroule du 19 au 25 juillet.
« Beaucoup de familles auront à trouver un équilibre entre le télétravail et s’occuper de jeunes enfants. Le fait de posséder une piscine implique d’imposer des règles supplémentaires que tous les membres de la famille doivent suivre. Il est très risqué de laisser des enfants nager sans supervision ou avec un parent ne pouvant garder son attention complète à cause de distractions constantes liées au travail » explique Raynald Hawkins, directeur général de la Société de sauvetage, division du Québec
La Société de sauvetage du Québec espère que ce cri du cœur sera entendu par la population. Elle rappelle que dans plus de 85% des cas de noyade chez les enfants de la province, il y avait soit supervision distraite ou absence de supervision. Les gens ne peuvent pas faire deux choses en même temps.
Tragédies
Le Centre de traumatologie de l’Hôpital de Montréal pour enfants (HME) a sonné l’alerte en juillet au sujet des dangers de noyade d’enfants dans la piscine familiale. On y rapporte déjà 2 noyades d’enfants de moins de 2 ans. « En général, ces terribles tragédies sont attribuables à une porte laissée ouverte, une serrure cassée, l’absence de clôture autour de la piscine ou un trop long moment d’inattention de la part des adultes qui surveillent », lit-on dans leurs actualités.
Le site web de la Société de sauvetage du Québec présente une carte des noyades dans la province pour l’année en cours. Au moment de mettre sous presse, aucune noyade, peu importe le groupe d’âge, n’est rapportée dans la MRC des Laurentides ou celle d’Antoine-Labelle. Une bonne nouvelle, assombrie cependant par les noyades ailleurs au Québec de neuf enfants, dont six âgés de 4 ans et moins en piscine résidentielle.
Actuellement les Laurentides ne font pas exception en matière d’engouement pour l’achat d’une piscine. Alexandre Cloutier, propriétaire de Trévi Ste-Agathe, indique que ses ventes de l’année précédente ont été égalées dès la mi-mai. Bien que les piscines d’aujourd’hui soient plus hautes et plus sécuritaires que par le passé, selon lui il relèverait du cauchemar qu’un incident survienne dans un de « ses » spas ou piscines. Quand on est papa, c’est le genre de chose qu’on n’ose tout simplement pas imaginer.
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