Billet de psy
En cette période de confinement, où nous avons perdu tous nos repères, nos routines, nos habitudes, il est normal de ressentir les effets du stress et de l’anxiété. Les plus vulnérables risquent de voir leurs problématiques exacerbées. C’est normal: la plus grande peur qui habite les humains est le changement… et on peut affirmer que nous sommes servis en ce moment!
Qu’on le veuille ou non, nos vies ont été basculées comme jamais. Nous sommes devant l’inconnu; les inquiétudes et les interrogations sont nombreuses. Mais comme je dis souvent: on ne peut pas toujours choisir ce que l’on vit, mais on peut choisir comment on le vit. C’est pourquoi il est important de prendre soin de nous et des autres dans cette période d’instabilité.
Se le dire
Dans un premier temps, il faut prendre la mesure de notre stress face à la situation et en parler. Cela peut être libérateur et éviter certains conflits. Nos états émotionnels peuvent varier en intensité, de jour à l’autre, en fonction de nos réalités respectives. Que ce soit l’inquiétude, la tristesse ou la colère, personne n’est épargné. Si on est isolé et dans la solitude, les outils technologiques peuvent nous permettre de rester en contact avec nos proches. Il ne faut pas avoir peur de se communiquer et prendre soin les uns des autres.
S’informer
La quantité phénoménale d’informations, souvent mal fondée, qui circule sur les réseaux sociaux ne fait qu’envenimer le sentiment de détresse. Nous informer auprès de sources fiables est important, mais inutile de le faire de manière continue. Cela ne fera que nous envahir davantage et nous projettera plus profondément dans notre détresse. Prenez du recul, des pauses pour ventiler et vous changer les idées. Soyez dans l’action concrètement: exercice, ménage, projets, bricolage, jeux…
Routine
Il est important de garder un certain horaire, car cela a pour effet de procurer un sentiment de sécurité. Installez une nouvelle routine, mais avec bienveillance: pas de pression inutile à faire des horaires trop stricts et chargés. Inutile de lutter et de vous en faire à outrance, vous ne ferez qu’augmenter votre taux de cortisol (hormone de stress) et cela ne fera qu’affaiblir votre système immunitaire. Le lâcher-prise sur certains aspects pourra être salutaire. Par exemple: il est fort possible que les enfants regardent plus la télé et leurs écrans que d’ordinaire. Il ne faut pas oublier que leur vie aussi a été chamboulée. Tentez de varier les activités et d’avoir un certain équilibre, tout cela dans un cadre bienveillant.
Le confinement à la maison apporte son lot de défis et la proximité soudaine peut être exigeante. Il sera inévitable d’avoir des moments d’impatience, d’irritabilité ou de colère. À go, on prend une grande inspiration, suivi d’une longue et lente expiration! Répétez autant de fois que nécessaire. Visez un équilibre entre être seule dans sa bulle et partager du temps avec les autres. Il est important de respecter ses besoins et ses limites.
Le temps
Le rythme accéléré de nos vies s’est soudainement transformé… On ne sait pas quand ni comment on sortira de cette situation… quelle sera l’ampleur des pertes humaines ou économiques. On peut présumer bien des choses, mais mettre trop d’énergie dans ces prédictions du futur peut nous rendre encore plus souffrants. Vivre dans le moment présent ici maintenant peut nous protéger d’une anxiété excessive. Le défi est d’accepter de ne pas savoir et faire appel à toutes nos capacités adaptatives. Soyons créatifs!
En terminant, je nous souhaite de la patience, de la bienveillance et de la résilience. Et un jour, nous verrons bien ce que cette pandémie nous aura permis d’apprendre, de changer dans nos vies et nous en sortirons grandis. Parce que chaque défi apporte son opportunité!
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