Jacqueline Gareau ne regarde pas la vie dans un rétroviseur
N’importe qui pourrait dire qu’après 40 ans, cette victoire volée par une tricheuse sur le parcours du marathon de Boston le 21 avril 1980 pourrait être amère pour Jacqueline Gareau. Or, il n’en est rien. L’info est revenu brièvement avec elle sur ce moment et sur la vie comme elle se présente aujourd’hui.
Toujours dans les Laurentides, aujourd’hui massothérapeute, la marathonienne née à L’Annonciation sait que l’on va lui rendre hommage d’un bout à l’autre du pays. À cause d’une très récente fracture au genou, subie lors d’une chute sur un plancher mouillé en travaillant, Jacqueline Gareau a dû balayer du revers de la main, mais sans rancune, le désir de refaire le parcours à Boston le 20 avril prochain. Son moral demeure solide.
« Ça fait partie de ma vie, les vallées et les sommets. La vie essaie de m’arrêter, j’imagine, mais je la prends comme elle vient. Je suis assez spirituelle de cette façon-là. Je l’accepte, mais ce n’est pas évident de toujours vouloir ce que je veux », dit-elle en riant. Elle souligne qu’il n’y avait pas d’obligation à faire Boston en 2020 et que courir le parcours en quatre heures n’est pas valorisant pour elle. « C’est long longtemps et je n’ai pas les pièces neuves! Mais le petit bazou fonctionne bien encore », glisse-t-elle.
Mme Gareau se dit à un point important dans sa vie, « à une remise en question, une prise de conscience », elle qui affirme que l’adrénaline n’agit plus de la même façon pour elle. Celle qui donne aussi des conférences et des ateliers en lien avec la forme physique est heureuse dans ce créneau.
Jacqueline Gareau n’aura pas connu l’exaltation forte de la victoire, celle de briser le ruban au bout du marathon de 1980. Les autorités ont refait un simulacre de la scène, mais « ce n’est pas la vraie affaire », comme elle le dit. Alors, elle a tiré un trait sur ce moment volé après 40 ans?
« Quand je suis retourné en avion à Boston, je savais que j’avais gagné Boston, le trait était déjà tiré. Le seul problème, c’était Rosie Ruiz qui est une tricheuse pour la vie, même si elle est décédée l’an passé. Mais je lui pardonne, car elle n’a pas fait un bon choix dans sa vie. J’étais satisfaite de mon temps, 2h34:28, jusqu’à ce que je ne brise pas le ruban et que je vois Rosie être interviewée sur le podium. Quand ils sont venus me voir après, ils réalisaient qu’elle ne répondait pas vraiment aux questions », se souvient l’athlète. De plus, le temps de Jacqueline Gareau était le record pour les femmes au marathon de Boston.
Elle qui est reçue comme une championne à Boston remercie ceux qui travaillent à lui faire oublier ce moment de 1980. Mais elle avoue n’avoir jamais oublié qu’elle a gagné dignement cette course comme tous bons marathoniens. « J’ai gagné Boston, voilà, c’est ça! Pas besoin de refaire des célébrations.
La grande marathonienne a gagné les marathons d’Ottawa en 1979 et de Duluth en 1988. Elle se classe 2e à Tokyo (1980) et à deux reprises à Boston (1982 et 1983).
« Les marathons et la course ne m’ont jamais rendue riche, mais c’est ma passion, c’est dans mon cœur. Oui, d’être de l’histoire du sport au Canada c’est bien, mais le plus important pour moi, c’est d’être en forme aujourd’hui et de continuer de grandir, de m’assagir, car je ne suis pas sage », conclut-elle en riant.
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