Les députées discutent fort l’avenir de la route 117 et la sécurité
Les députées Christine St-Pierre et Chantale Jeannotte en ont gros à dire sur la route 117: l’une reproche la lenteur des travaux à mettre en branle, l’autre rétorque qu’il faut faire ces travaux, mais le projet de 2011 des libéraux date et la CAQ n’a pas oublié la région.
La députée de L’Acadie Christine St-Pierre, marraine des Laurentides pour le Parti libéral et ancienne ministre responsable des Laurentides, se questionne sérieusement sur l’avenir du doublement des voies annoncé en grande pompe par le ministre des Transports à l’époque, André Fortier, lors d’une conférence de presse à Rivière-Rouge en 2018. Elle invoque qu’un autre projet que celui présenté se dessine. Le tronçon sur la 117 entre Labelle et Rivière-Rouge est le plus meurtrier de la province, dit-on.
Le projet au PQI devait présenter un dossier d’opportunité cette année et plus tard, toujours en 2020, un lancement des travaux d’élargissement des voies entre Labelle et Rivière-Rouge, soit 12,5 km. Un projet qui à l’époque était évalué entre 120 M$ et 150 M$. Depuis ce jour du printemps 2018, Christine St-Pierre se demande que fait la Coalition Avenir Québec (CAQ), notamment le ministre des Transports, François Bonnardel.
« Un projet au PQI, ça veut dire que les études d’opportunités ont été faites, même le tracé est fait. Il a été présenté au député de l’époque, Sylvain Pagé. Le fait de l’inscrire au PQI ça veut dire que le processus se met en branle pour compléter les travaux de conception, les demandes d’autorisation et tout ça », explique la députée à <@Ri>L’info<@$p>.
Un projet au PQI veut aussi dire que les sommes pour les travaux sont réservées. « On parle de deux ans de travail en amont pour cette étape », ajoute Mme St-Pierre.
La députée de L’Acadie craint que le gouvernement tourne la page sur les quatre voies qui, rappelons-le, devaient passer dans les bois, près de la ligne de haute tension. Il semble que la CAQ envisage plutôt des travaux de corrections, de sécurisation. Elle demande tout de même une réponse claire. Le tout devait être complété, à partir de 2018, en 6 ans ou 10 ans.
« C’est ça qu’il faut clarifier avec la CAQ, car jamais ça n’a été évoqué de leur part avant, pendant ou après, tandis que nous c’était l’engagement total inscrit au PQI. Après deux ans le projet n’a pas avancé d’un pouce », ajoute-t-elle en remarquant que c’est ce que la population a demandé et qu’il y avait unanimité chez les maires pour ce tronçon.
« Je n’ai pas affirmé que le gouvernement renonçait aux quatre voies, j’ai dit qu’il semble bien que le gouvernement semble envisager d’autres scénarios que les quatre voies. Je m’excuse, mais ce n’est pas ce qui a été décidé et ce que la population a demandé », ajoute la députée libérale, remarquant à quel point la CAQ « se presse pour concrétiser le troisième lien à Québec à la vitesse grand V et l’on ne sait pas combien ça va coûter ».
Alors que répondre à la population empreinte de cynisme depuis des années au sujet du tronçon routier, qui pense que les partis se lancent la balle? « Le train a été placé à la sortie de la gare et il est censé partir. […] Le régime caquiste devait partir de cette étape-là et continuer le projet, se mettre au-dessus de la partisanerie, que la députée fasse son travail comme l’a fait Sylvain Pagé avec moi: on a toujours travaillé ensemble indépendamment de nos opinions politiques. »
Chantale Jeannotte répond
Suite à l’intervention médiatique de la députée de L’Acadie, Christine St-Pierre, aussi marraine des Laurentides pour le Parti libéral et ancienne ministre responsable des Laurentides, la députée caquiste de la région, Chantale Jeannotte, rectifie les faits.
« Il y aura de l’action, ça je vous le garantis! », affirme Mme Jeannotte. L’élue explique qu’il y aura un minimum de trois options qui seront présentées sans doute en 2020 aux élus régionaux et aux premiers concernés avant d’être soumis à la population. Elle ne peut confier de détails, ce que lui reprochait la députée St-Pierre la semaine dernière sur les ondes de CIME ET CFLO.
« Il faut faire attention, je ne suis pas ingénieure: je ne peux m’avancer sur le côté technique. J’ai pris part à des discussions, mais je ne suis pas dans les fins détails présentement », indique-t-elle.
Elle avoue sincèrement qu’elle ne sait pas si le scénario libéral retenu au PQI est l’une des options, bien qu’elle croit que oui, et c’est cette incertitude qui a poussé Mme St-Pierre à faire une sortie dans les médias. « Leur étude d’opportunité [présentée en 2018] mettait de 1 à 24 mois: on est pas encore à deux ans. Et après, de 1 à 36 mois pour la conception, puis un autre de 2 à 36 mois pour les plans et devis, libération des emprises. Un mois à 12 mois pour la mise en œuvre du projet. Alors là, on est rendu en 2028 avec l’ancienne façon de faire du Parti libéral ».
Plus d’options sur la table
L’option libérale, celle d’un tracé par la ligne de haute tension, pourrait se trouver dans le projet quand il sera présenté au Conseil des ministres. Comme députée, elle ne peut pas s’avancer sur les autres options qui seront retenues par le Conseil.
« Le message de mon gouvernement est de sécuriser la 117 et le deuxième message, l’analyse de toutes les options possibles » indique Chantale Jeannotte.
La députée caquiste ajoute qu’il y a des chances que le ministre soit dans la région pour annoncer de bonnes nouvelles à ce sujet en 2020, sans rien ajouter sauf que celui-ci met la 117 dans ses priorités et qu’elle représente au cabinet des ministres le visage de la route.
« On sait que c’est ma priorité. Je ne peux pas faire autrement avec tous ces décès. Ça traîne depuis trop longtemps et je comprends les maires. Le ministre et le cabinet travaillent en étroite collaboration avec moi », indique Mme Jeannotte.
« Je comprends la population. Quand c’est un projet d’envergure de plus de 100 M$, ça ne se fait pas sur le coin d’une table. Ce n’est pas évident pour elle de comprendre, mais il y a des enjeux d’expropriations, de coûts, de main-d’œuvre, l’analyse de solutions, les besoins et c’est long, trop long pour la population », ajoute-t-elle.
Chantale Jeannotte termine en mentionnant qu’elle a reçu l’automne dernier son « baptême de la 117 » lorsqu’elle a eu un accident avec sa petite Golf. Qu’est-ce qui fait peur à la députée sur cette route? « Moi, ce sont les camions avec la petite voiture: avec le vent et les rafales, tu n’as pas de chance sur deux voies. »
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