Plus d’impacts négatifs qu’autre chose
Dans les Laurentides, plus de 15 000 tonnes de carottes et de pommes sont distribuées aux cerfs chaque année estime le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs (MFFP). Ce phénomène, exercé par plusieurs dans l’intention de bien faire, est toutefois dangereux pour les chevreuils. Plusieurs municipalités ont d’ailleurs adopté un règlement pour régir le nourrissage des cerfs (Nominingue, Rivière-Rouge, La Minerve, Mont-Tremblant, Duhamel et Val-Morin).
Yannick Bilodeau, biologiste responsable de la faune terrestre et ses habitats à la Direction de la gestion de la faune Laurentides-Lanaudière pour le MFFP, était de passage à Mont-Saint-Michel cet été pour y faire une présentation dans le but d’informer la population sur les impacts et les risques de nourrir les chevreuils.
M. Bilodeau a clairement expliqué que les cinq mois d’hiver représentent la période cruciale pour le cerf. Les grands froids et les importantes accumulations de neige leur font perdre près de 30% de leur poids et occasionnent parfois des morts accidentelles. Toutefois, cet animal est en mesure de s’adapter, car ses besoins écologiques changent. Il se concentre en ravages, diminue son activité et adopte une alimentation pauvre (bourgeons et brindilles).
Un sujet qui ne fait pas l’unanimité dans la municipalité. « Les citoyens qui s’opposent à la réglementation ne tiennent pas en compte l’ensemble de la problématique exposée par le biologiste en ce qui a trait aux impacts négatifs du nourrissage », a mentionné Catherine Ippersiel, directrice des communications au ministère de l’Énergie et des Ressources naturelles (MERN) et au Ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs (MFFP), lorsque le journal l’a questionnée quant au conflit qui sévit à Mont-Saint-Michel.
Accoutumance, conséquences et risques
Toujours selon le biologiste, le nourrissage en vient à créer l’accoutumance chez l’animal et entraîne des risques pour celui-ci. Il modifie son comportement en lui faisant abandonner ses ravages et choisir de mauvais habitats. L’animal se concentre et entre en compétition pour obtenir de la nourriture artificielle qui, en fait, affecte sa santé, car elle est inadéquate et occasionne un déséquilibre énergétique, des diarrhées et la ruménite.
Le plus néfaste provient des fruits et légumes congelés qui apportent un faible rendement énergétique et une grande quantité de glace à digérer, occasionnant ainsi une perte énergétique. Les grains sont aussi mauvais puisqu’ils occasionnent l’inflammation du rumen et même la mortalité. Le maïs est également non recommandé puisqu’il libère des mycotoxines, soit des toxines élaborées par un champignon microscopique et qui le contamine.
Yannick Bilodeau recommande donc de laisser l’animal se nourrir naturellement de bourgeons et de brindilles qui contiennent une grande quantité de fibres et qui sont disponibles partout en forêt.
Autres conséquences
Selon le biologiste et une étude du ministère, une autre grave conséquence du nourrissage est l’augmentation des accidents à proximité des sites.
Pour la région des Laurentides, en 2013, on dénombrait 660 accidents impliquant un cerf. En 2016, ce nombre est passé à 900. Il est aussi question d’une augmentation de 34% des réclamations présentées à la SAAQ depuis les six dernières années.
Le rôle de l’État dans le nourrissage du cerf consiste à assurer le respect des animaux, à sensibiliser et éduquer la population, puis à appuyer les municipalités qui apposent des réglementations en ce sens. Le MFFP évalue présentement la possibilité de réglementer les activités de nourrissage, d’appâtage et d’utilisation d’urine.
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