Une réalité bien présente dans Antoine-Labelle comme partout ailleurs
« Malheureusement, la violence conjugale est bien présente dans la région. C’est une réalité qu’on retrouve partout. Ici, on travaille avec les femmes et les enfants pour leur permettre de comprendre qu’ils ne sont pas responsables et les aider à reprendre le pouvoir sur leur vie », a affirmé l’intervenante de la Passe-R-Elle rencontrée par Le Courant afin de tracer le portrait de cette triste réalité dans la MRC d’Antoine-Labelle.
La Passe-R-Elle des Hautes-Laurentides a comme mission d’accueillir les femmes victimes de violence conjugale et leurs enfants pour la région de la MRC d’Antoine-Labelle, et ce, 24 heures sur 24, sept jours sur sept, et ce, 365 jours par année.
Ses objectifs sont d’organiser des ressources d’accueil et d’hébergement temporaire pour les femmes violentées ainsi que pour les enfants qui les accompagnent, de collaborer et promouvoir tout projet d’information, de regroupement, de création de services ou autre, visant à combattre la violence conjugale et de sensibiliser la population au phénomène de la violence conjugale.
En tant que maison d’hébergement membre du Regroupement provincial des maisons d’hébergement pour femmes victimes de violence conjugale, l’organisme applique l’intervention féministe auprès de sa clientèle.
« Nous intervenons selon l’analyse des effets néfastes d’une socialisation victimisante des femmes sur leur développement personnel et social. […] Nous favorisons les rapports égalitaires, la solidarité, la coopération, la transparence et l’autonomie, pour appuyer les femmes dans leur reprise de pouvoir. Notre philosophie d’intervention applique les principes suivants: femmes et enfants ne sont pas responsables de la violence subie, les femmes ont droit à l’autonomie, au respect et à la liberté, elles ont le potentiel pour prendre des décisions qui vont dans leur intérêt; les femmes reprennent du pouvoir sur leur vie à travers la solidarité, les rapports égalitaires et la défense de leurs droits et finalement, le changement individuel est une amorce au changement social », a expliqué l’intervenante.
Services et statistiques
C’est à travers l’explication des services offerts par l’organisme que l’intervenante explique la réalité de la violence conjugale dans la région. Desservant la totalité du territoire de la MRC Antoine-Labelle, la Passe-R-Elle offre de l’hébergement, des services à l’interne et à l’externe.
« Pour ce qui est de l’hébergement, on peut recevoir jusqu’à 12 femmes et enfants. Les femmes sont hébergées dans des chambres privées avec leurs enfants. La durée du séjour est déterminée selon les besoins et peut varier d’une femme à l’autre », a précisé l’intervenante.
L’an dernier, ce sont 181 demandes d’hébergement qu’a reçues l’organisme. Sur ce nombre, 109 hébergements ont été faits, 50 ont été refusés par manque de place, 21 n’ont pas été acceptés puisque la problématique était autre et un a été refusé à cause de la sécurité qui était compromise.
41 % de ces demandes ont été faites par les femmes elles-mêmes ou un proche et 10 % viennent de services communautaires. Les types de violence subis sont à 52 % de la violence psychologique et à 19 % de la violence physique.
Les services à l’interne se font directement à la maison d’hébergement et proposent des suivis en individuel, des rencontres de groupe, de l’accompagnement dans les démarches entreprises, de l’information et du soutien dans la défense des droits et plusieurs activités favorisant la solidarité et l’intégration.
Les services à l’externe sont offerts grâce à une intervenante qui se déplace sur le territoire de la MRC. Ces rencontres permettent de clarifier la situation des femmes rencontrées et mieux comprendre leur situation en lien avec la violence conjugale.
« Ces femmes nous sont souvent référées par des proches ou des intervenants qui ont constaté la présence de violence et ses effets sur les personnes. […] cette démarche en reprise de pouvoir offre aux femmes l’occasion de mettre des mots sur ce qu’elles vivent, de comprendre et d’identifier leur propre victimisation et ensuite s’engager dans un processus de reprise de pouvoir personnel », a raconté l’intervenante.
Cette année, ce sont 42 femmes qui ont eu recours aux services à l’externe ou aux suivis post-hébergement. 7,14% l’on fait pour de la violence psychologique, 28,57% pour de la violence physique et 7,14% pour du harcèlement. 38,10% des demandes de service à l’externe ont été faites par les femmes elles-mêmes ou par un proche et 33,33% par les services sociaux.
« Il faut comprendre qu’il n’y a pas “ une raison ” à la violence conjugale et que c’est relié à plusieurs autres choses ; problèmes financiers, problèmes de santé physique et mentale, consommation. Dans la région, étant donné la grandeur du territoire, la distance et l’isolement deviennent une problématique. On est aussi une région considérée comme plus pauvre financièrement, mais c’est dur de faire des généralités, chaque cas est différent parce qu’il y a de tout dans la violence conjugale et toutes les femmes, peu importe leur situation sociale, peuvent la vivre. Dans la région, j’ai eu à rencontrer des femmes venant autant de milieu défavorisé que des femmes de carrière reconnues », a mentionné l’intervenante.
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