Gilles Boileau trouve son Compostelle dans les Laurentides
Quand Gilles Boileau a pris la décision de rester au Québec après avoir trouvé son Compostelle, soit le trajet du parc linéaire du P’tit train du Nord, il ne lui restait qu’à planifier le tout. Puis faire le trajet seul. Il profite de l’occasion pour souligner le 125e anniversaire du décès du curé Labelle.
L’accent est mis sur la facilité déconcertante de marcher le parcours de sa résidence principale à Duvernay (Laval) jusqu’à sa résidence secondaire depuis des décennies au bord du lac Nominingue, au rythme moyen de 4,5 km/h sur 33 kilomètres, et ce, quotidiennement. Du 5 au 11 septembre, après un an de marche préparatoire, il se lance, apportant un poncho imperméable, son cellulaire, un petit sac et de l’eau. Allons-y pour 200 kilomètres!
Gilles Boileau, retraité, tient mordicus à prouver qu’à la mi-soixantaine, c’est possible de réaliser une telle marche, évidemment à son rythme. Il faut expliquer que sa femme Sonia Bouchard le suivait en empruntant la 117, profitant des attraits des localités avant de joindre son mari à un site d’hébergement en fin de journée. Car M. Boileau ne levait pas une tente à la fin du jour.
«Je fus surpris de trouver des hôtels à des prix très raisonnables le long du parcours. On croit qu’ils coûtent cher, mais en réservant tôt et après les saisons touristiques, c’est possible même de coucher et manger pour bien moins que 100$», a-t-il martelé à notre journaliste avant et après son départ.
Les arrêts se dessinent comme suit: le premier à Saint-Jérôme (secteur Saint-Antoine), par la Route Verte à Laval, suivi de Mont-Rolland, Ivry-sur-le-Lac, la gare de Tremblant. Dans la Rouge, le paysage change, c’est bucolique.
Il pense aux pionniers du Nord
Le temps et les distances ont permis à M. Boileau de se ressourcer. Tantôt un village, tantôt le bois, le trajet (qui se prête plus au vélo qu’à la marche, disons-le) rappelle au marcheur la volonté inébranlable des colons qui ont exécuté les mots du curé Labelle: «Coloniser le Nord». Rien de ce que M. Boileau a vu ou vécu par contre n’arrive à la cheville de l’enfer colonial. Mais la pensée est là.
«Ce n’est pas comme à l’époque bien sûr, les arbres ont poussé, mais j’avais ces images de pionniers qui poussaient vers le nord», ajoute celui qui est comptable de métier.
À son arrivée à la gare de Nominingue en plein après-midi, un petit comité formé de sa femme et d’amis l’attend. Il lui reste une dizaine de kilomètres à parcourir. Gilles Boileau est fier d’avoir accompli son trajet. Il avoue que ces objectifs sont accomplis.
«Oui, je l’ai marché seul le trajet, malgré tout j’ai vécu de beaux moments. Je vais probablement le refaire.»
Qui le fera avec lui?
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