Elvis, sort de ce corps!
Si vous croyez avoir tout vu avec Yoan et ses personnifications de Johnny Cash, c’est que vous n’avez pas encore goûté à la médecine de David Thibault. Dimanche soir sous le chapiteau du Festival de Rivière-Rouge à Nominingue, les amateurs de Rock & Roll auront eu droit à une convaincante prestation de celui qui a conquis le cœur de The Voice, en France en 2015. Un texte de Benoit Ricard / Le Courant
Quand un artiste réussit à soulever sa foule dès la première chanson, c’est habituellement un signe qui indique l’étendue de son talent. Avec le succès d’Elvis Story depuis des années, le marché pour les groupes de « covers » de musique des années 50-60 ne dérougit pas.
Avec son premier album en main, encore tout chaud, sorti en mai dernier, David Thibault s’affaire cet été à la conquête du cœur des Québécois, car, pour celui qui aura fait un tabac en France, tout est encore à faire ici. Mais la popularité ne saurait tarder puisque ce jeune diable au talent fou est autant capable de personnifier Elvis, Ray Charles que Jerry Lee Lewis. Secondé par sa section de choristes, les « Bouches B », David passe par Mess Around, Return to Sender, Folson Prison Blues et Great Balls of Fire, pour ne nommer que ces titres, avec une aisance spectaculaire et même, les petites mimiques des mains et des hanches du King. Les Femmes en tombent dans les pommes et leurs maris en redemandent. Que deviendra David Thibault une fois l’exorcisme d’Elvis en lui terminé?? Qui sait?? Pour l’instant, ce show marche du tonnerre.
Le festival décolle
Avec une moyenne de 400 spectateurs, depuis son ouverture, le Festival de la Rouge de Nominingue prend son envol: « quand on regarde l’historique des années passées, les premiers spectacles sont toujours un peu moins courus puisque la couverture en direct stimule l’achalandage. D’autres gros spectacles s’annoncent chauds comme celui de Jean-François Mercier, The Wall et celui des Cow-Boys Fringants qui est presque «sold out » explique Sylvie Constantin, fière capitaine à la barre de ce 9e gigantesque navire de bénévoles dévoués et de partenaires financiers locaux, qui rappelle que le prix des billets est des plus abordables.
Mission périlleuse
Le Festival de la Rouge de Nominingue et sa Grande traite culturelle des gosseux, conteux, patenteux ont toujours eu pour mission de financer les activités des Gardiens du patrimoine archéologique et du Développement socio-économique de la Vallée de la Rouge. Oui, ce festival est rentable à la hauteur d’environ 30 000$ par année et la programmation très diversifiée de cette année risque d’en faire autant, déplaçant une quantité impressionnante de touristes dans la Rouge. Or, ne trouvant aucune case précise dans la machine de subventions gouvernementale, ce festival se retrouve à tous les ans devant un périlleux devoir. Avant d’annoncer la tenue d’une 10e édition, il faudra s’assoir avec Québec pour trouver des solutions tangibles.
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